La compagnie Dyptik se produisait ce mardi soir à Mâcon, place St-Pierre. Deux spectacles de 35 minutes admirés et applaudis comme il se doit par le public. Un mot : superbe ! Photos et vidéo.

Élément important de la mise en scène, le mur ramène D-Construction à l’origine du hip-hop. Ce mouvement culturel, né dans le Bronx (New York) des années 1970, est devenu un véritable mode d’expression et de révolte pour les jeunes des quartiers populaires américains, avant de devenir un mouvement international. La pièce D-Construction exprime le « moi versus les autres, moi versus le monde », à l’instar des battles de danse prônées par Afrika Bambaataa (l’un des pères fondateurs du hip-hop) comme alternative aux règlements de compte violents des gangs.

Avec cette mise en scène bifrontale, Mehdi Meghari et la troupe Dyptik invitent le spectateur à se questionner. D’abord, sur la question des frontières, mais aussi sur la capacité de chacun à subir ou non un déplacement imposé par les danseurs.

En effet, D-Construction est, dans une moindre mesure, un spectacle participatif. Lors de la première partie, le public est proche des danseurs et du grillage. Puis, à certains moments, les danseurs emmènent le public avec eux. « L’axe principal est le moment où le public doit décider s’il subit ou pas, s’il se déplace ou pas. Chaque fois qu’on a joué cette pièce, le public ne réagit pas de la même façon. Plus le public met de temps à jouer le jeu, plus il se pose de questions. Il y a ceux qui rentrent tout de suite dedans et bougent, ceux qui bougent parce que les autres bougent, et ceux qui bougent parce que sinon ils ne vont plus bien voir. » (extraits de unidivers.fr)

S’inspirant de la révolte des peuples, de cet espace-temps où des hommes et des femmes s’unissent pour contester un existant et construire un idéal, cette pièce est un écho artistique aux révolutions, puisant son énergie dans le fruit du chaos.

 

D-Construction questionne la capacité d’une population à se révolter ou pas. Est-ce que nous, êtres humains, sommes encore capables de nous fédérer autour d’un sujet, d’une cause ?

Mehdi Meghari, chorégraphe

 


Direction artistique et chorégraphie : Souhail Marchiche et Mehdi Meghari.

Interprétation : Evan Greenaway, Katia Lharaig, Silvia Addiego Mobilio, Oscar Lassus, Hakim Abdou Mlanao, Karym Zoubert.

Création musicale : Patrick De Oliveira.

Création lumière : Richard Gratas.

Scénographie : Bertrand Nodet.

Production : Cie Dyptik.

Coproduction :

  • CNAR l’Abattoir / Chalon-sur-Saône,
  • Quelques p’Arts... Centre National des Arts de la Rue Scène Rhône-Alpes / Boulieu-lès-Annonay,
  • Groupe des 20 Rhône-Alpes-Auvergne, Centre culturel de La Ricamarie,
  • Le Tobbogan - Scène conventionnée Plateau pour la danse / Décines

 

 

 

© Photos Rodolphe Bretin