9 h 15 ce matin à l’école primaire d’Hurigny, travail scolaire et calme studieux règnent dans chaque classe de l’école, depuis le CP jusqu’au CM2. Le directeur, David Duquennoy, arpente le couloir de l’établissement…

9 h 18 Les enfants d’une des classes sortent dans le calme avec leur professeur. Des élèves ont vu de la fumée pénétrer dans leur salle de classe et, pratiquement au même moment, la sirène d’évacuation retentit dans tout le groupe scolaire.

Quatre-vingt-quinze enfants et leurs maîtres d’école sortent alors jusqu’au point de rassemblement prévu pour cela, la cour de récréation au plus loin du sinistre potentiel.

Le directeur, simultanément, appelle le 18 pour donner l’alerte et décrire rapidement les premières observations puis vérifie auprès des professeurs si tous les élèves de chaque classe sont bien présents avec eux. Là il semble qu’un départ de feu est lieu dans le local chaufferie situé sous le niveau des classes.

De la fumée envahit petit à petit le couloir de l’école, les enfants sont sagement regroupés par classe dans la cour (il est question d’un exercice auquel ils avaient été prévenus par leur professeur afin d’éviter tout affolement pouvant devenir panique).

Les minutes passent, elles paraissent toujours plus longue qu'en réalité, il faut donner un peu de temps au temps pour que l’alerte soit transmise depuis le CODIS (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours) de Mâcon, répercutée au centre d’instruction des pompiers d’Hurigny et que l’équipe d’intervention se prépare et effectue le trajet, véhicule pompe-tonne, grande échelle, VSAV (véhicule de secours et d'assistance aux victimes) …

Cet exercice “grandeur nature” est intégré à la formation des pompiers volontaires qui sont en stage au centre d’instruction Claude Sins d'Hurigny, 13 sapeurs en formation après concours, six chefs d’agrès, tous venus de tout le département, ces derniers qui, dans les interventions, coordonnent les activités des équipes dont ils ont la responsabilité et participent activement à leur sécurité. Chaque stage dure 15 jours et les formateurs imaginent des scénarios différents pour mettre en situation la plus réelle possible les stagiaires. Ainsi accidents, feux divers, évacuation … Vie de stage autour de situations que chacun, de retour en caserne d’affectation ou ville de lieu de vie pour les volontaires, soit susceptible de rencontrer dans la vraie vie de pompier.

« Les erreurs rencontrées sont alors formatrices, sources d’apprentissage pour chacun, erreurs commentées et analysées en retour de chaque expérience-exercice terrain » nous confiera le lieutenant Matthieu Wailly, un des concepteur en formation et responsable de stage intégré avec le lieutenant Nicolas Lordel.

Si les enfants sont retournés très vite en classe à cause de la météo dès l’assurance qu’aucune fumée d’exercice n’était encore présente, il n’en était pas de même pour les stagiaires pompiers qui opéraient sous l’œil des formateurs et même des futures formateurs en formation eux-mêmes.

Pénétrer dans le lieu enfumé de l’exercice est une expérience déroutante, perte des notions d’espace, de temps, visibilité pratiquement nulle, appareil respiratoire lourd et encombrant rendant la communication difficile, chaleur en réelle intervention alors insoutenable … Il faut alors comprendre que la formation est essentielle et fondamentale pour apprivoiser ses peurs et son stress sans toutefois jamais connaître vraiment son point limite tout personnel.

Des retours d’expérience dès la fin de chaque intervention sont nécessaires pour s’aguerrir et se parfaire tout en gardant la notion de sa propre sécurité et de celle des autres, ainsi le travail toujours en duo au minimum afin de ne jamais se retrouver seul face aux risques encourus.

Signalons également que les pompiers stagiaires sont mobilisables à tout moment pendant leur stage en renfort en cas de besoin, ce dans tout le département.

Merci aux personnels enseignants de l’école d’Hurigny, merci aux pompiers de Saône-et-Loire pour l’accueil et la possibilité de relater une partie de ces métiers à vocation et au degrés de pénibilité et de responsabilité jamais assez reconnu.

MsP

 

Journée ordinaire d'une classe...

Signalétique obligatoire !

L'alarme retentit, les élèves sortent pour le point de rassemblement

David Duquennoy, le directeur de l'école, téléphone au 18

Les enfants sont regroupés par classe et comptés.

En cas de réalité d'incendie ils seraient encore plus éloignés !

Le chef d'agrès de l'intervention arrive avec le fourgon pompe-tonne

 

Le directeur de l'établissement donne toutes les informations

qu'il possède au responsable d'intervention

Arrivée du véhicule grande échelle

Visite des lieux et prises de décisions d'intervention 

L'entrée la plus directe sur le lieu du départ de feu est choisie

Les pompiers s'équipent pour pénétrer sur le lieu du sinistre

Prêts à intervenir 

La fumée est là...

En cas de réalité elle serait le plus souvent noire et chargée de matière volatiles

Un duo à l'intérieur, un duo à l'extérieur qui assure la sécurité.

Matthieu Wailly, concepteur de formation pour adultes et responsable de stage pour la formation intégrée nous montre l'opacité de la fumée ambiante d'exercice

Déblaiement des détritus cause de l'incendie simulé

Pénétrer dans l'atmosphère d'une fumée tout équipé c'est loin d'être évident

Fin d'exercice, on respire à l'air libre ...

 

Premier débriefing à chaud (…)

Le hall d'accueil du centre de formation d'Hurigny nous en dit long …

Merci à vous, stagiaires et formateurs !