Communiqué

Le 27 octobre, L214 publie une enquête sur l’élevage industriel caprin Chevenet à Saint Maurice de Satonay en Saône et Loire.

La Confédération Paysanne de Saône et Loire et ses éleveurs ne sont pas solidaires avec l’agro-industriel Thierry Chevenet et dénoncent les pratiques de tous les élevages industriels dont la maltraitance des animaux est intrinsèquement liée à leur taille disproportionnée et à la quête de rentabilité démesurée. Ces élevages sans âmes d’exploitation d’animaux ternissent l’image de l’agriculture paysanne en utilisant l’image à des fins purement commerciales, sans incarner le lien fort et nécessaire des éleveurs au vivant. Le seul but est la vente en quantité de produits industriels et standardisés.

La Confédération paysanne ne partage pas les valeurs de cette association dont la finalité reste opaque, mais cette fois la cible est juste. Loin de mettre à mal un système agro-industriel institutionnalisé, la communication trop sensationnelle et spectaculaire de L214, même entachée d'erreurs et d'imprécisions, a le mérite d'en pointer un des symboles. Les images interrogent largement sur le bien-être animal ! Cette affaire révèle aussi la disparition du lien des consommateurs avec les producteurs, de leur alimentation, et le manque d'information concernant la réalité du monde agricole !

Nous avons également une pensée pour les salariés de cette entreprise à qui on inflige des tâches d'opérateurs d'usine, alors qu'ils travaillent avec du vivant.
Ces élevages salissent l’image de l’agriculture paysanne. Ils s'assimilent à des paysans, utilisent leur image pour vendre leurs produits industriels et standardisés.

Monsieur Chevenet se défend en parlant de ses 2000 chèvres qui mangent de l’herbe cultivée en agriculture biologique. Mais il oublie de dire que ses chèvres ne pâturent pas. Elles ne broutent pas l’herbe dans les prés. Elles vivent dans leur bâtiment ou sur une aire bétonnée et mangent les céréales de l’agriculture chimique et l’herbe ramassée par les machines qu'on leur amène.

Cette communication trompeuse n’est pas nouvelle. Les enseignes de la grande distribution en abusent depuis longtemps.
Aujourd’hui elles feignent l'étonnement et l'indignation et retirent les fromages « Chevenet » de la vente mais elles continuent de commercialiser bien d'autres fromages et denrées du même type dont le mode de production répond à leurs exigences... Qui sait si demain elles ne les revendront pas sous un autre nom en ventant leurs vertus.

La Confédération paysanne s’interroge aussi sur l’efficacité ou l’impartialité des services de l’Etat. Que fait la DDPP quand des cadavres d’animaux d’élevages sont stockés en plein air et se font en partie dévorer par des prédateurs. Les images de L214 montrent des chèvres aux oreilles arrachées.

Que font la DGCCRF concernant la publicité plus que douteuse de l'entreprise et l’INAO en laissant cet industriel s’emparer d’une AOP et en acceptant que le cahier des charges de cette AOP soit aussi peu contraignant, discréditant l'aspect qualitatif des AOP. Dans celui-ci, la pâture n’est pas obligatoire, le dessaisonnement aux hormones est autorisé. Cette entreprise produit la quasi intégralité des fromages « fermiers » de cette AOP.

Enfin, nous nous demandons quel lien cet agriculteur entretient avec ses chèvres, est-ce lui qui sera de traite ce soir ?

La confédération paysanne dénonce les pratiques agricoles et les méthodes commerciales de l’industriel Chevenet et encourage tous les consommateurs à rencontrer les vrais paysans dans les fermes ou sur les marchés et à profiter de la qualité et la diversité de leurs productions.