Après leur braquage la nuit du 30 au 31 décembre en centre-ville, ils comparaissaient cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Mâcon. Ci-dessus, lors de leur interpellation à Mâcon (© photo police nationale). Actualisé à 12h00.

N.G. et H.K., 28 et 29 ans, ont agi en couple dans la nuit précédent la nuit du réveillon. Il était 2h00 du matin passées de quelques minutes, peu avant la fermeture de l’épicerie qui baisse le rideau à 2h30, quand H.K. pénètre dans l’épicerie, visage dissimulé sous un casque de moto intégral, armé d’un couteau à la lame de 20 cm. Il saisit alors le gérant brutalement pour le faire asseoir et pointe son couteau vers lui de façon menaçante, jusqu’à mettre la pointe du couteau sur son cou.

Sa compagne, N.G., pénètre à son tour dans l’épicerie visage également dissimulé par un voile et s’empare du contenu de la caisse… Les deux braqueurs ressortent rapidement avec deux bouteilles de Vodka et repartent en voiture à bord d’une Peugeot 206. Ils seront retrouvés grâce à la vidéo surveillance de l’épicier qui montre parfaitement l’agression, et grâce à la veste que portait N.G. au moment du méfait. Connue des services de police, elle porte toujours la même veste. Pas très malin quand on veut échapper aux forces de l’ordre.   

L’on apprendra lors de l’audience qu’ils sont partis quelques heures à peines après leur forfait à La Clusaz pour faire du ski et claquer les un peu plus de 200 euros volés à l’épicier, réfugié afghan tentant de s’en sortir par le commerce… qu’ils n’ont pas de permis de conduire et pourtant… que la voiture a été achetée au nom de la maman de H.K., qui ignore ce fait-là. *L'acte de vente a été rédigé par N.G.... qu’ils ont brûlé les vêtements qu’ils portaient lors du braquage, le casque aussi… qu’il vivent ensemble depuis 12 ans mais que H.K. ne travaille pas depuis deux ans, vite chez sa compagne mais se rend très régulièrement chez sa mère, *qui l'alerte de cette relation néfaste pour lui… que N.G. a subi des violences de la part de son beau père… qu’elle charge son compagnon, se dédouanant de l’initiative...

Bref, immaturité totale, mais responsabilité pleine et entière lancera le procureur, malgré les plates excuses et les regrets adressés directement au gérant (N.G. en pleure), présent dans la salle, et qui s’est constitué partie civile. Il a cru y passer cette nuit-là, mais il les plaint… N.G. lui fait penser à sa fille restée en Afghanistan, entre les mains des Talibans…

Avec des casiers bien fournis, ayant déjà connu l’incarcération, le procureur charge ses réquisitions, en particulier à l’encontre de H.K., qui menaçait le gérant avec son couteau, requérant 5 ans de prison dont 4 fermes ; 2 ans de prison pour la compagne, dont 6 avec sursis. Il demandait le mandat de dépôt pour les deux. Le tribunal suivra ses réquisitions.

Rodolphe Bretin

 

*NDLR : Éléments ajoutés suite à l'appel de la mère du prévenu, qui tenait à lever toute ambiguïté quant à une complicité quelconque de sa part avec son fils suite à ses faits et gestes cette nuit-là.

 

Les policiers en préparation de l'interpellation © photo police nationale