Les six élu.e.s d'opposition au conseil municipal de Mâcon ont tenu un point presse lundi dans leur local municipal. Un moment pour rappeler leur état d'esprit.

Eve Comtet Sorabella a ouvert ce point presse en adressant aux mâconnais des voeux qui rentraient immédiatement en résonance avec le contexte politique national actuel, celui que vivent tous les Français aujourd’hui : « Nous formulons des souhaits de conquêtes sociales et de succès dans leurs luttes face à la forte inflation, face aux multiples crises climatiques, énergétiques, sanitaires et sociales dont la réforme des retraites à venir illustre les inquiétudes qui touchent presque tout les Français. »

Puis, revenant sur le plan local, la leader de l’opposition municipale s’attacha à marquer le cadre local de son engagement et de sa mission : « la Ville doit accompagner les Mâconnais qui souffrent, devant toutes les difficultés, ce n’est pas le cas, et les propos récents du maire restent dans l’irréalité, dans le déni, en présentant avec une inusable méthode Coué, l’imminente embellie grâce à l’action municipale… Monsieur Courtois démontre de plus en plus qu’il est déconnecté de la réalité de sa ville et du quotidien de ses administrés… »

Eve Comtet Sorabella a ouvert alors une vaste série de thèmes de la vie locale marquant son positionnement : « nous restons très mobilisés sur tous ces sujets gérés dans l’ombre, sur le PLU désavoué par la commission d’enquête, sur l’obligation de présenter un diagnostic social, sur la gestion (régie ou DSP) des parcs de stationnement, sur le respect des textes en matière environnementale et climatique (désartificialisation des sols, lutte contre le réchauffement en coeur de ville) etc.

La gestion de la ville est très passéiste, Monsieur Courtois vit dans le passé. En matière de développement économique, il tourne le dos à l’innovation, tout comme dans la transformation de notre ville qui souffre, comme en témoigne l’appauvrissement économique et démographique du centre ville. On peut par exemple encore, légitimement s’interroger sur le respect des normes environnementales pour les immeubles du centre ville, qui vont enfin être livrés… ce  ne sont que des exemples, mais ils fondent notre engagement auprès de tous les concitoyens. »

C’est le vécu du statut de minorité municipale qui prit ensuite le relais dans les propos des membres du groupe : « nous sommes confrontés en permanence à un déficit dans la démocratie locale, nous sommes marginalisés, ignorés, et nos questions restent sans réponses ou reportées sur d’autres instances comme l’intercommunalité… c’est pourquoi, il ne faut plus attendre et s’engager vite cet fort, les sujets ne manquent pas… les places dans les crèches, la sécurité aux abords des écoles, le stationnement, la mobilité, la consommation des aides OPAH RU, la redynamisation commerciale du centre et des quartiers de vie. C’est le quotidien des Mâconnais qui fonde notre action. Nous sommes combatifs et la résignation n’est pas dans notre vocabulaire, nous sommes heureux de porter les espoirs de plus en plus de mâconnais … »

Pour Catherine Amaro, « nous ne sommes pas dans l’hostilité, ni dans le ressentiment, nous avançons, nous construisons, nous inventons. » Même écho chez Eric Ponchaux : « Monsieur le maire n’accepte pas le rôle de l’opposition, il regarde ailleurs, il n’entend pas le monde qui change. Nous travaillons, nous proposons, nous préparons demain… » La thématique est reprise par Emmanuel Jallageas : « malgré le mépris que le maire nous porte, nous restons fidèles à nos engagements, à nos électeurs, et travaillons dans le respect des attentes de nos concitoyens… » Gabriel Siméon précise et verdit la démarche : « nous ne commençons pas de nous occuper des habitants 6 mois avant l’échéance électorale, nous ne sommes pas que dans la tactique. Sur le PLU par exemple, nous sommes persuadés qu’il s’agit d’un projet structurant qui concerne, dans leur vie quotidienne, chacun des habitants. La crise climatique doit être prise en compte, ce n’est pas le cas dans les orientations suivies par la majorité municipale puisque 82 ha sont ouverts à l’artificialisation des sols. »

Eve Comtet Sorabella clôtura la séquence avec un sourire déterminé : « C’est dans sa globalité qu’il faut repenser la ville, en sortant des visions du passé, tous les dossiers se trouvent en interdépendance, les projets sont tous soumis à la même approche du monde de demain. Nous portons ce message de clarté et d’alternance, aujourd’hui nous ne sommes plus dans l’attractivité sur nombre de sujets (commerces de bouche, logement, aides aux porteurs de projets avec prise en compte du risque d’échec, parkings, fréquence du transport public, transformation environnementale de la ville, accès à la culture, sécurité et non pas, vidéo-verbalisation, gestion du budget pour stopper la captation du fonctionnement pour l’investissement qui n’arrive jamais…) enfin vous le voyez, nous avons une belle feuille de route, encore beaucoup à faire, mais nous restons confiants et proches des mâconnais qui peuvent nous suivre sur les réseaux, et sur notre news letter, que nous ouvrons. Nous sommes un collectif uni, nous faisons groupe, ce qui nous caractérise, c’est notre projet qui rassemble tous les Mâçonnais(e)s. »

Propos recueillis par J.-Y. Beaudot