Jeudi soir, la Scène nationale de Mâcon a accueilli la Compagnie Tout Un Ciel dans une pièce surprenante de trois heures trente ponctuée d'un entracte.

Avec sa version bouleversante du « Roi Lear » de William Shakespeare, Elsa Granat réalise une pièce remarquable sur la vieillesse, la démence et la mort où les fantômes élisabéthains côtoient le quotidien d’un EHPAD.

« King Lear Syndrome ou les Mal élevés » confronte la langue élisabéthaine à des mots d’aujourd’hui pour aborder frontalement la fin de règne, l’avenir de nos aîné·e·s et le conflit des générations.

Un prologue émouvant sur le lien entre l'humanité et le théâtre nous rappelle que le théâtre est indispensable à la vie. Il est la mémoire vivante de notre humanité. Tout est déjà sur scène !

Du mariage à la maison de retraite, les comédiens tempêtent, chantent, dansent et délirent. Ponctué par des chansons pop de Neil Young et Deep Purple, le jeu révolté mais nourri d’empathie des comédien.ne.s va chercher la nature humaine par la peau. Entre rires et larmes, le spectateur en ressort le regard renouvelé, l’énergie revitalisée.

Avec ce spectacle, Elsa Granat met en abyme le théâtre pour dévoiler notre humanité et nous invite à un rite chamanique cathartique.

M.A.

Photos © Maryse Amélineau