En cette matinée du 16 juillet, date anniversaire de la rafle du vel' d'Hiv', les autorités et l'association cultuelle israëlite, ont rendu hommage aux victimes de persécutions racistes, rue du 28 juin 1944. 

16 juillet 1942. Il y a 81 ans, policiers et gendarmes français procédaient à l’arrestation de 13 152 juifs de France, dont 4 115 enfants, pour les conduire au Vel’ d’Hiv’, où ils resteront durant trois jours dans des conditions indignes. Pour beaucoup, ce fut l’antichambre de la mort dans les camps de concentration, notamment à Auschwitz. C’est ce souvenir douloureux que le président de l’association cultuelle israélite a voulu rappeler, au pied de l’immeuble du Docteur Léon Israël, lui-même lâchement assassinée par la milice le 27 avril 1944. Et de rappeler aussi un autre événement tragique, longtemps passé sous silence : la rafle de 12 juifs à Aiguebelette le 26 août 1942, organisé par le régime de Vichy, en zone libre.

Mais il a aussi voulu rendre hommage aux « Justes », ceux qui se sont élevés contre la Barbarie, et l’obscurantisme, comme le Capitaine Pierret, sapeur-pompiers, qui avait donné de l’eau aux prisonniers du Vel’ d’hiv’, contre l’avis de ses supérieurs.

Le Maire de Mâcon, Jean-Patrick Courtois, a insisté sur la nécessité de ne pas baisser la garde : « l’intolérance persiste comme de la mauvaise herbe. Il faut combattre le racisme sans relâche, il n’a pas sa place dans notre société. Nous devons continuer à éduquer les générations futures et entretenir le devoir de mémoire. »

Le préfet, Yves Séguy, a quant à lui, fait lecture du message ministériel qui souligne la responsabilité de la France, collaboratrice zélée de l’Allemagne Nazie. Il s’est souvenu aussi des persécutions dont ont été victimes les Tziganes durant cette période ; avant de rappeler la mémoire de quelques Justes qui ont « chassé les ténèbres » : Camille Ernst, sous-préfet de l’Hérault qui a mis en sécurité des familles juives, l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Saliège, aux prises de position fortes contre la déportation, Gérard Persillon, commissaire de police qui a fourni de « vrais faux papiers » d’identité à de nombreux juifs à Limoux.

Les autorités républicaines et les représentants des communautés israélite et protestante ont ensuite déposé une gerbe du souvenir avant un moment de recueillement.