Hier soir, une dégustation de vin encadrée par Philippe Guillaume pris place au domaine de Champgrenon dans le cadre des Rendez-vous de l'Éte.

Philippe Guillaume est un enfant du cru, un passionné de la nature et donc du vin. 

Comme il le dit lui même, « je suis, depuis ma plus tendre enfance, attiré par tout ce qui sort de la terre, j’ai construit ma vie autour de cette passion de la nature, et du vivant. Mon diplôme d’ingénieur IISARA-Lyon (Institut Supérieur d'Agriculture Rhône-Alpes) et œnologue, mes formations et mon expérience professionnelle m'ont permis de travailler dans cet univers fascinant de la vie en nature. À 40 ans, après avoir roulé ma bosse dans un parcours très dense, j’exerce aujourd’hui deux métiers, guidés par la même passion. Je suis maraîcher à Prissé sur une petite exploitation Bio, et formateur-enseignant au Lycée de Davayé pour les personnes en cursus professionnel viticulture CFPPA (Centre de Formation Professionnelle de Promotion Agricole). »


Plus de quarante personnes ont répondu à cet appel des Rendez-vous de l’Eté, en s’inscrivant à l’atelier de dégustation-découverte, intitulé « les Arômes et les Goûts du Vin. »
Carton plein pour l’élue de Charnay, Maguy Monnery, qui avec le sourire, ouvrit la séance avec une chaleureuse simplicité : « Nous sommes heureux de vous accueillir ce soir auprès de Philippe Guillaume et de notre partenaire le Lycée de Davayé, toutes les conditions sont réunies pour que vous puissiez passer une bonne soirée. »


Les vieilles pierres de Champgrenon et la douceur de l’air qui précède l’orage auguraient d’un bon moment, et ce fut le cas.


Le jeune œnologue, avec une pédagogie bien rodée et d’une grande qualité, nous convia à un véritable voyage sensoriel. Une aventure en forme de retour sur notre enfance où « 90 % de notre mémoire aromatique, gustative et olfactive est acquise avant l’âge de cinq ans. C’est une question de transmission culturelle, et d’éducation au goût. Il faut tout goûter, tout essayer, malgré les écueils. Enrichir dès notre plus jeune âge notre banque de données cérébrale. J’admire les sommeliers qui travaillent ces infos au cerveau, tout au long de leur vie, c’est très difficile. »


Gobelets plastiques en main, pour l’auto-découverte, du sucré, du salé, de l’acide, de l’amer, résumé sous forme de quiz… Puis ce fut le moment des boites à odeurs, à senteurs, qui circulaient de mains en mains et ouvraient de sympathiques débats.
Avant de passer aux choses sérieuses, verre de dégustation, en calice de découverte de deux nectars : Saint-Véran Blanc, Mâcon rouge.

La suite, on la devine,… in vino veritas, dans cette ambiance douce, chaleureuse, la parole s’ouvre comme le rêve d’un voyage réussi.

La simplicité d’expression des choses complexes est l’apanage des bons pédagogues. Philippe Guillaume maîtrise cet art avec une extraordinaire bienveillance, il sait faire révéler ce que nous ressentons avec ses mots de tous les jours, débarrassés d’un scientisme d’estrade.


Le voyage qu’il nous a proposé avait quelque chose de touchant, de magique parfois… ne parle-t-on pas de la magie du vin ?

 

Jean-Yves Beaudot