Les Journées du Patrimoine économique sont initiées par l'État et portées dans le département par le MEDEF 71, le service portuaire de la CCI Côte-d'Or · Saône-et-Loire. Aproport a donc décidé d'ouvrir les portes de son port mâconnais cette année, 2022 ayant été consacré à Chalon.

Souvent ignorées du public, les activités de cette plateforme portuaire sont pourtant nombreuses, combinant la route, le fluvial et le ferroviaire. L’accueil réservé aux visiteurs vendredi matin a permis de lever le voile sur la plateforme du port sud, un accueil superbement préparé par une équipe de direction sous la houlette de Manson Laurent, chargé de gestion, entouré de ses collègues responsables de divers domaines d’activités de la plateforme.

Historique des ports de Mâcon au cours du temps : 

Au Moyen-Âge l’activité portuaire s’étendait de part et d’autre du pont de Saint-Laurent avec du commerce lié à la pêche, à la boucherie, au bois … La Saône représentait à elle seule la voie la plus appropriée et même privilégiée aux échanges avec les bateaux à voile, les bateaux tractés par les animaux ou les hommes. 

De la fin du XIXème et au début du XXème siècle, sur la Saône, les bateaux appelés "Parisien" permettaient aux voyageurs de relier Chalon-sur Saône à Lyon en 10 heures, en effectuant des escales tout le long du trajet, franchissant des écluses accolées à des barrages à aiguilles comme un vestige est encore présent en bord de Saône au Nord de l’ancien CREPS. Les quais du Breuil et des Marans sont aménagés plus spécifiquement à partir de 1840, l’arrivée du chemin de fer va aussi modifier les moyens d’échanges commerciaux.

Autres ajouts de moyens de transports, autres responsabilités données au port de Mâcon, la ligne aérienne internationales d’hydravions dès 1938.

La chambre de commerce gère l’exploitation des installations portuaires de la ligne aérienne, un hôtel est spécifiquement attribué (encore existant aujourd'hui, “Hôtel d'Europe et d'Angleterre), la logistique des avions assurée (débarquement des passagers, plein en carburant, petite réparation…).

En 1926 les premiers échanges commerciaux d’un port moderne et adapté au développement économique sont réalisés avec le port Nord situé dans la zone industrielle avec sa darse encore présente aujourd’hui au niveau de la Foire aux Affaires et du parc Maria Chambefort vers les locaux des Voies Navigables de France (VNF).

En 1966, devant le développement économique grandissant, les installations du port Nord s’avèrent insuffisantes et ne correspondent plus aux besoins et aux nécessités commerciales. La création d’une nouvelle zone portuaire est décidée, ce sera le port Sud situé à l’aval du pont de la ligne SNCF Mâcon-Genève.

Nouvelle darse de 40 ha pour accueillir des convois fluviaux de 3000 tonnes, terrain de quelque 32 ha pour entrevoir l’extension future, c’est aujourd’hui encore le port de Mâcon géré par La CCI Côte-d'Or · Saône-et-Loire et le Medef, APROPORT réunissant trois plateformes avec celles de Chalon et de Plagny en Côte-d'Or. Magasin général construit en 1971 destiné à l’entrepôt sous douane et les transitaires, centre d’accueil des chauffeurs routiers, parkings, Silos de tourteaux sortis de terre en 1974, surfaces de stockage de vrac, de containers, locations de surfaces spécifiques de stockages pour des entreprises… 10 millions d’euros sont investis au début des années 2000 pour le développement et la modernisations des installations.

Autre date importante dans le développement des échanges commerciaux fluviaux Nord-Sud “Marseille-Rhin-Seine” la création du canal de dérivation mis en service en 1991 pour permettre la navigation à grand gabarit. Le pont de Saint-Laurent était devenu un étranglement à la navigation surtout lors des crus, le détruire était inenvisageable, seul un contournement était alors approprié.

L’APROPORT aujourd’hui :

Le service portuaire de la CCI est opérateur ferroviaire de proximité depuis décembre 2022. Il est autorisé à circuler sur le réseau ferré national avec ses propres moyens humains et matériels. Sur une superficie de 28 ha, l’activité portuaire est axée sur le fret ferroviaire (autoroute ferroviaire, conteneurs, vrac), le fluvial (sel de déneigement, ballast, granulats et bois), la logistique et la manutention de colis lourds, le stockage de marchandises.

Le port propose également le stockage de produits dangereux.

- Une grue portuaire de 64 tonnes

- Des pelles hydrauliques

- Des portes conteneurs (40 à 45 tonnes)

- Des chariots élévateurs jusqu’à 25 tonnes

- Une locomotive agrée Réseau Ferré National

- Un chargeur à godet

- 2 ponts bascules routiers

- Des capacités de stockage en entrepôt et en extérieur

- Terminal conteneurs (gestion du parc conteneurs pleins/vides)

- 9 kilomètres de voies ferrées

Chargement du vrac en wagons SNCF

Des visiteurs tous à l'écoute des explications des guides du jour

Les autoroutes ferroviaires ont été lancés en mars 2019 sous un partenariat à 3 : SNCF, transports ALAINE et APROPORT. Aujourd’hui, deux lignes ferroviaires sont en service (hors Chalon):

  • Mâcon/Calais 5 fois par semaine
  • Mâcon-Chalon-Allemagne 4 fois par semaine (modulable)

Une ouverture au 1er trimestre 2024 d’une nouvelle autoroute ferroviaire vers BARCELONE est programmée.

     

     

Chargement ou déchargement des remorques d'autoroute ferroviaire,

des convois SNCF pouvant atteindre 700 mètres

Décarbonation, réduction des transports routiers, économies sont les axes du développement de ces autoroutes ferroviaires dont, depuis leur création, le trafic ne cesse de se croitre.

Douze entreprises privées occupent les surfaces du port de Mâcon entre terrains, bâtiments, entrepôts et bureaux, elles louent les surfaces à l’état qui est propriétaire par l’intermédiaire de la VNF et de la CCI. Les Douanes Françaises ont leurs bureaux sur le site. Il y a même un chantier de voiliers qui s’est dernièrement installé, Wrighton-Composite service qui, du Nord, avait migré vers la Normandie où ses précédents dirigeants faisaient réaliser les bateaux chez un sous-traitant spécialiste du composite hi-tech. La démarche n’est pas aujourd’hui la même, constructeur qui s’est installé en Bourgogne, sur la surface de l’APROPORT de Mâcon pour fabriquer ses nouveaux “Bi-Loup”…

Un chiffre peut résumer la dynamique d’APROPORT de Mâcon, si au début des activités du port la manutention représentait 40 tonnes par heure elle est aujourd’hui arrivée au chiffre de 400 à 600 tonnes par heure !!! Vingt personnes travaillent sur le site de Mâcon, les trois plateformes multimodales Chalon- Pagny-Mâcon représentent une centaines d’employés.

Dans une dynamique d’investissements et d’innovations, les plateformes portuaires recrutent dans de nombreux domaines : grutiers, conducteurs d’engins, agents ferroviaires.

Pour postuler contactez APROPORT via les adresses mails suivantes :

accueil.chalon@aproport.com

accueil.macon@aproport.com

Un beau parcours de visite, une vraie promenade de santé !

Vrac de sel routier en attendant l'hiver

Stockage du ballast SNCF provenant de la carrière TRMC de Sainte-Cécile

Engin de manutention XXL

Wagons intermodaux porte conteneur

  

Un devenir porté par la décarbonisation :

Mise en place de la stratégie « 1 port - 3 quais »

-  constituer un « hub » portuaire multimodal, entre les trois ports de Pagny, Chalon-sur-Saône et Mâcon, reliés par la voie ferrée.

- proposer, dès 2030, des chaînes logistiques à neutralité carbone aux entreprises régionales au travers de son projet « 1port – 3 quais ».

Répondre alors aux enjeux environnementaux :

- Un contexte réglementaire en faveur de la multimodalité : la loi européenne sur le                  « climat et résilience » porte l’objectif de réduction des émissions de CO2 à 55% en 2030 et fixe la neutralité carbone d’ici 2050.

- Anticiper ces échanges réglementaires de 2030 et 2050 et devenir un acteur de la transition écologique.

- Avec 30% des émissions de CO2, le secteur des transports est le 1er secteur émetteur de gaz à effet de serre.

- Le développement de l’intermodalité et du report modal de la route vers des modes alternatifs est une nécessité pour réduire les émissions carbonées du transport de marchandises.

- Un train de marchandises émet 9 fois moins de CO2/km en moyenne qu’un poids lourd pour une même masse transportée.

- Il en est de même pour le transport fluvial qui émet beaucoup moins de CO2 que le transport routier, un transport fluvial bien abandonné dans les années 80 (dont le projet Rhin-Rhône et la destruction des péniches de 38 mètres) mais qui semble être aujourd’hui repensé.

MsP

Photographies : ©Michel S Pelletier et ©APROPORT de Mâcon avec autorisation

 

Hangar de stockage gigantesque, ici pour MICHELIN

Quai fluvial pour les bateaux grand gabarit, mouvements les lundi et vendredi

Grue portuaire de 64 tonnes