Une cinquantaine de personnes a manifesté devant l'établissement cet après-midi à l'appel du syndicat Force ouvrière. Contactée par nos soins, la CFDT a souhaité quant à elle apporter plusieurs précisions concernant les informations publiées récemment.

 

La déclaration de Gérard Gouteraud, délégué fédéral FO Santé, à l'origine du bras de fer avec la direction

Chères et chers collègues,
Chères familles,
Chères citoyennes et chers citoyens,

Je veux d’abord vous remercier, tous, pour votre présence aujourd’hui.
Votre présence n’est pas seulement un geste de solidarité, c’est un acte de courage, un acte de dignité, un acte de justice.

Nous sommes ici pour défendre des agents maltraités, des professionnels en souffrance, des femmes et des hommes qui ont simplement voulu faire leur travail correctement, et qui se retrouvent aujourd’hui injustement maltraités, accusés, écartés, humiliés ou poussés dehors.

Nous sommes ici pour dire que nous ne les lâcherons jamais.

Pourquoi sommes-nous rassemblés ?

Parce qu’à l’EHPAD de Viré, la situation s’est dangereusement dégradée.
Parce qu’une direction refuse aujourd’hui d’assumer ses obligations, refuse d’écouter, refuse même de respecter les règles élémentaires du management public. Nous constatons la dérive !

Parce que nous constatons :

  • des méthodes autoritaires incompatibles avec une structure médico-sociale,
  • une gestion fondée sur la peur et non sur le dialogue,
  • des suspensions contestables, prises avant même l’analyse complète des faits,
  • des atteintes graves aux droits syndicaux,
  • des pressions inacceptables sur les personnels.,
  • des méthodes managériales basées sur un tissu de mensonges.

Nous constatons en deux mots une grande incompétence !!

Ces dérives ne sont pas nouvelles. Elles s’inscrivent dans une continuité déjà constatée dans d’autres structures où cette direction est intervenue. Nous n’inventons rien : l’historique et les témoignages parlent d’eux-mêmes, et partout où elle est passée, les agents en ont payé le prix. Que ce soit au CH de Cluny ou à l’Espace Tournus, où des personnels sont même venus aujourd’hui témoigner en soutien aux camarades de Viré, les mêmes méthodes ont déjà été observées.

Dans ces deux établissements, plusieurs agents ont payé le prix fort d’une politique managériale déviante, certains se retrouvant en arrêt maladie pendant plusieurs mois, parfois jusqu’à un an. Ils sont présents aujourd’hui, et je les encourage à rencontrer les journalistes pour expliquer leur désarroi persistant.

Pour Force Ouvrière, un management dit « avec une vue de hauteur » ne peut pas devenir un instrument de répression.

Nous vivons dans une société démocratique et républicaine, non dans un régime autoritaire.

Et nous refusons que des pratiques d’un autre temps viennent piétiner les droits des agents.

Ce que nous avons fait à Force Ouvrière est noble !

Nous avons signalé cette situation :

  • à l’ARS,
  • au Préfet,
  • au Conseil Départemental, à M. ACCARY
  • à la Direction Départementale de l’inspection du Travail
  • à la Présidente du Conseil d’Administration, Madame CANNET,
  • au Député DIRX,
  • et à toutes les autorités compétentes.

Nous avons transmis rapports, enquêtes, témoignages, alertes, courriers des familles.

Nous continuerons à documenter, à signaler, à dénoncer toutes les irrégularités.

Parce que la vérité finira toujours par sortir, quelles que soient les tentatives d’intimidation de la Direction, notamment en appelant la gendarmerie pour gérer ses incompétences.

Les mensonges ne nous arrêteront pas !

Face aux accusations de la direction, face aux discours de fond de caniveau, face aux tentatives de nous discréditer :

  • Nous ne céderons pas.
  • Nous ne reculerons pas.
  • Nous irons jusqu’au bout.

Aucune manipulation, aucune intimidation, aucune accusation infondée ne pourra détourner FO de son devoir : défendre les agents, les droits, la dignité et la justice.

Nous sommes ici aussi pour les résidents

Nous le disons haut et fort :

La qualité de la prise en charge des personnes âgées dépend directement du bien-être au travail des personnels.

Quand on casse les équipes,
Quand on détruit la confiance,
Quand on pousse dehors des professionnels compétents,
C’est la qualité des soins qui s’effondre.

Nous avons une pensée profonde pour toutes celles et ceux qui ont déjà quitté l’établissement, brisés par une gestion toxique.

Ils auraient dû être protégés.
Ils auraient dû être entendus.
Ils ne l’ont pas été.

« Nous avons également une pensée pour les agents de l’ESPACE de Tournus et du Centre Hospitalier de Cluny, qui ont témoigné, alors même qu’ils ont été victimes de la politique menée par Madame Marfil lorsqu’elle était en poste dans ces établissements avant de venir ici. »

Nous ne comprenons pas. Et c’est difficile à accepter. Les autorités de tutelle : l’ARS, le Conseil départemental, la Présidente du Conseil d’Administration, également élue municipale à Mâcon et membre du Conseil départemental — sont toutes informées de la situation. Toutes connaissent la souffrance des personnels et la dégradation de la prise en charge des résidents. Et pourtant, rien n’est entrepris pour stopper le désastre.

L’ARS connaît parfaitement les dégâts causés au CH de Cluny, ceux à l’ESAT de Tournus, où des femmes et des hommes paient encore de leur santé, et pourtant rien n’est fait pour mettre un terme à ces dérives. S’il s’agissait d’une infirmière ou d’une aide-soignante, il y a bien longtemps qu’elle aurait été licenciée.

Mes amis, la question que nous sommes légitimement en droit de poser est la suivante : existe-t-il une justice à deux vitesses dans la Fonction Publique Hospitalière ?

Ce que nous demandons aujourd’hui

Nous appelons solennellement :

  • les autorités de tutelle à prendre leurs responsabilités ;
  • à mettre fin à ces dérives ;
  • à renouveler la direction de l’établissement, afin de rétablir un climat de confiance indispensable à la mission médico-sociale.

L’EHPAD de Viré est en train de courir à sa perte.
Et nous refusons d’être complices du silence.

Nous irons jusqu’au bout

Nous sommes ici non pas contre une personne, mais pour un établissement,

  • pour ses agents,
  • pour ses résidents,
  • pour leurs familles.

Nous ne lâcherons rien.

Nous ne laisserons plus personne être humilié, suspendu ou sacrifié injustement.

Nous poursuivrons, ensemble, jusqu’à ce que l’EHPAD retrouve un fonctionnement digne, humain et respectueux.

Merci à toutes et à tous.

La lutte continue

 

 

Cliquez ici pour voir le reportage de France 3 BFC

 

 


La communication de la section CFDT de l'établissement adressée à macon-infos

Depuis plus de huit mois, la section CFDT a recueilli des éléments détaillés faisant état de souffrance psychologique au travail vécue par certains agents de la part de leurs collègues, dont certains sont aujourd’hui en arrêt de travail ou ont mis fin à leur contrat. Ces éléments ont été transmis dans le cadre des procédures légales de signalement et d’évaluation des risques psychosociaux. 

Une enquête anonyme sur la qualité de vie et conditions de travail a été menée en juin 2025 par la section CFDT de l’établissement. Cela a permis de démontrer la situation réelle de pression entre agents et des risques psychosociaux.

Suite a cela une psychologue du travail est intervenue dans l’établissement et a confirmé la situation actuelle.

Suite à cela, la direction, responsable de la sécurité physique et mentale des agents a pris des mesures de protection conformément à ses obligations réglementaires et a répondue présente à l’écoute des agents (protections fonctionnelles, Accident du travail reconnu par la direction, enquête administrative). Ces mesures ont été pensées pour garantir la sécurité et la santé mentale des salariés concernés, et non pour répondre à des logiques disciplinaires ou politiques.

La section CFDT rappelle que :  

– les procédures en cours doivent aller à leur terme, sans pression médiatique ;  

– la protection des salariés doit rester la priorité absolue ;  

– toute simplification ou déformation publique de la situation peut fragiliser davantage les agents, les familles/résidents et les potentiels recrutement.

Nous appelons à une approche prudente, équilibrée et factuelle de ce dossier. Le CSE poursuit son travail d’analyse afin d’apporter un éclairage complet, respectueux de la réalité et des personnes concernées.

Certaines communications publiques récentes ont pu inquiéter les familles, alors qu’elles ne reflètent pas l’ensemble de la réalité.

La CFDT ne souhaite pas entrer dans une confrontation avec d’autres organisations syndicales. Notre rôle est d’apaiser et de travailler sur des faits, pas sur des polémiques. Nous restons mobilisés pour accompagner les agents et contribuer à un climat serein dans l’établissement.


 

Gérard Goutéraud, délégué fédéral FO Santé