vendredi 3 mai 2024

   

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Moins de monde que samedi dernier où le chiffre record était atteint pour Mâcon avec 5000 personnes derrière la banderole de tête, cela est certain. Mais pour la ville préfecture aujourd’hui, frôler les 3000 c’est de fait une grande satisfaction pour l’intersyndicale que d’avoir pu annoncer ce chiffre en fin de manifestation. Vacances scolaires et jour de semaine, personne n’envisageait de pouvoir faire comme il y a 5 jours.

« On se doutait qu’il y aurait moins de monde aujourd’hui et c’est normal, tout le monde ne peut pas continuer de faire grève plusieurs jours de suite, même une fois par semaine face à l’augmentation du coût de la vie. »

Toutes les tranches d’âge, de 7 à 77 ans dépassés dans les deux sens, travailleurs en grève, fonctionnaires, chômeurs, retraités accompagnés de leurs enfants et petits-enfants et des jeunes, lycéens, étudiants, associatifs, libertaires … Ainsi une certitude devant l’ambiance du cortège, le climat monte dans les rangs. De gentil, le vent tourne, petit à petit, d’un anticyclone à la dépression qui annonce les coups de vent, tempêtes en prévision à long terme  …

Bonne ambiance pour aujourd’hui, sous un soleil radieux et même printanier avant l’heure, tout en montrant la grande détermination des personnes qui, devant la non considération du gouvernement apparaissant plus que jamais borné , sont prêtes à “durcir“ le mouvement, une colère sourde devant le mépris ressenti. De plus en plus, en déambulant au milieu du cortège, on pouvait sentir les gens en accord avec un blocage du pays et une grève reconductible qui se pointent à l’horizon du 7 mars …

Beaucoup de familles, beaucoup de cheveux blancs, avec leurs petits-enfants, et leurs trop de peurs pour leurs (et les) jeunes, trop d’inquiétudes pour leur avenir. Et les lycéens présents de plus en plus déterminés, de plus en plus conscients des enjeux de cette réforme et des incertitudes à venir, prenant paroles en fin de manifestation, paroles claires et emplies de vérités face à un futur qui s’assombrit de plus en plus pour eux (coût des études en augmentation – logements, nourriture, livres …- pour une vie professionnelle incertaine et … une retraite bien loin encore mais si peu, elle, assurée …).

Fromagerie de Grièges, Auchan, le Bâtiment, l’Hôpital de Mâcon (FO et CGT), anciens d'EUROSERUM … et combien d’autres entreprises privées et d’établissement publics. Des applaudissements entendus au passage du cortège, soutiens d’employés arrêtant leur travail le temps de son passage, personnes aux fenêtres et sur les balcons, la population semble être du côté de la rue, assurément de plus en plus.

MsP

Réaction syndiqué CFDT :

L’intersyndicale a, jusqu’à maintenant, maintenu les troupes quelques soient les nuances à la fois syndicales et même des autres mouvements qui nous ont accompagné, y compris les jeunes, les mouvements qui peuvent être durs, d’extrême gauche ou autres, mais là nous sommes arrivés à l’étape où, s’il n’y a pas une entente de la part du gouvernement et un changement radical, le mouvement va se durcir, un, pour aller vers une première étape qui est le blocage du pays et, deux, vers des actions qui seront plus dures et qui seront plus ou moins maîtrisées par définition. Ce n’est pas ce que l’intersyndicale souhaite bien évidemment. Pour autant, nous sommes déterminés, toute tendance confondue, y compris les syndicats dits réformistes, parce que, à l’heure actuelle, nous assistons, ni plus, ni moins, à un mépris de la part du gouvernement. Ce n’est pas acceptable, les gens sont dans la rue, expriment une volonté forte, il faut alors que le message soit entendu par le gouvernement ou, malheureusement, nous irons vers quelque chose qui n’est souhaitable pour personne et en tout cas par pour l’économie et pour les gens de notre pays. Nous restons déterminés et ce n’est pas la rue qui lâchera.

 Réaction syndiqué CGT retraités :

D’ici le 7 mars tous les syndicats CGT vont être dans l’engagement avec les salariés de leur entreprise pour obtenir des arrêts de travail massifs dans toutes les boites et nous, pour ceux qui sont retraités et tous les autres, nous allons essayer d’aider au maximum à l’information de la population pour que le 7 mars marque un gros coup et que l’économie du pays soit bloquée ; c’est cela le but qui est poursuivi au niveau national. Donc, d’ici là, nous allons sûrement prendre des initiatives, pas de grosses manifestations comme aujourd’hui, mais des initiatives plus visant l’information, peut-être des petits blocages ou d’autres choses. Cela va être discuté demain en intersyndicale. Nous avons déjà quelques idées et cela sera proposé pour se mettre d’accord ensemble. La violence, nous ne pensons pas que cela soit la solution, lorsqu’on a 70% de français qui sont contre la réforme l’essentiel c’est de pouvoir gagner du monde qui descende dans la rue, qui soit plus nombreux à s’exprimer. Ca s’est la voie pour gagner, la voie pour perdre, s’il y a de la violence, il y aura moins de monde dans les manif, c’est alors malheureusement la voie pour perdre la bataille.

Réaction sympathisant LFI :

Beau succès sur Mâcon pour une période de vacances, encore beaucoup, beaucoup de monde, c’est bon pour nous, le gouvernement ment, tout le monde est en train de s’en apercevoir, il suffit de voir les dernières interventions de nos ministres qui se mettent à bafouiller lorsqu’on les met face à leurs contradictions. Cette réforme est injuste, inhumaine et n’a aucune justification si ne n’est une caste qui veut se faire plaisir ou obéir à une entité européenne, on ne sait même pas en fait. Que l’on nous parle pas d’argent, des treize milliards de déficit soit disant dans le rapport du COR (NDLR : Conseil d’orientation des retraites ici ) le plus négatif, il faut rappeler qu’il y a un système d’assurance de Sécurité Sociale qui a été passé, ce système qui rachète les dettes de la Sécurité Sociale, emprunte au prix fort et cela nous fait en fait neuf milliards d’intérêts au lieu que ce soit adossé auprès de l’état. De l’argent il y en a, je ne parle pas de l’évasion fiscale, des 80 milliards de bénéfice cette année, ni des 400 milliards pour l’armée prévus maintenant ; bref, que le gouvernement arrête de nous mentir, de nous amuser … Cela me fait penser trop à Pierre Dac ! Le gouvernement ment.

Prise de paroles au nom de l'intersyndicale :

Tout d’abord merci pour votre présence en cette sixième journée de mobilisation (ndlr : y compris la retraite aux flambeaux du 3 février) sur le Mâconnais contre la soi-disant réforme des retraites du gouvernement Borne/Macron. Après avoir atteint la barre historique des 5000 manifestants et manifestantes samedi dernier, nous sommes de nouveau plus de 3000 à battre le pavé des rues mâconnaises.

Alors que partout en France les travailleurs et travailleuses ont largement répondu à l’appel à la grève et à la mobilisation, le gouvernement entend faire passer sa contre-réforme. Les députés ont ainsi validé l’article 1 de sa loi : La fin des régimes dits “spéciaux”. Instrumentalisant ces régimes pour nous diviser, le gouvernement a beau jeu de parler de privilèges alors qu’il s’agissait de compenser des conditions de travail particulièrement éprouvantes. Ce qui est insupportable pour Macron et ses amis, c’est d’accepter que les travailleuses et travailleurs aient des droits. Ainsi il préfère détruire les garanties collectives que représentaient ces régimes pionniers plutôt que de les étendre à l’ensemble de la population. Nous sommes aussi pour la fin des régimes pionniers, non pour leur disparition mais pour leur généralisation.

Le gouvernement et le patronat veulent nous faire travailler plus longtemps, ils veulent nous voler des années de pension. Il n’y aurait pas d’argent magique pour financer les retraites. Pourtant le gouvernement trouve facilement de l’argent lorsqu’il s’agit d’augmenter de 100 milliards d’euros le budget des armées. Soyons-en toutes et tous conscients et convaincus, nous sommes en mesure d’imposer une défaite historique à Macron et au patronat ? Dans chaque entreprise, dans chaque service la grève paralyse et perturbe. Confédéralisée, coordonnée, simultanée, elle ravage les profits à venir des patrons et met un état tout entier à genoux face à celles et à ceux qui produisent les richesses de la Nation, richesses accaparées par la même poignée de parasites qui entend nous faire trimer jusqu’au caveau. La mise à l’arrêt du pays à partir du 7 mars doit être discutée par et avec l’ensemble des salariés. Que ce soir entendu, ce n’est pas les OS qui décideront de la mise en action massive et prolongée des travailleuses et des travailleurs. C’est à elles et eux de décider. L’intersyndicale se réunira lundi 20 février pour discuter des suites de la mobilisation. D’ores et déjà nous appelons à deux journées de grève et de manifestation les 7 et 8 mars.

On ne lâche rien et surtout on reprend tout !

Prise de paroles MNL (Mouvement National Lycéen) de Cluny :

Nous, en tant que jeunes, allons voir nos proches subir les conséquences de cette réforme et si nous ne descendons pas dans les rues maintenant nous serons davantage impactés plus tard. Et non, nous ne travaillerons pas jusqu’à 64 ans mais ce n’est pas que ça cette réforme, c’est aussi des emplois qui vont être bloqués pour les jeunes lorsque nous arriverons sur le marché du travail. C’est une réforme qui désavantage les femmes et favorise les revenus des plus aisés et qui, par la même occasion, creuse les inégalités sur tous les plans. Cette réforme est introduite comme le seul moyen alors que notre système n’est pas défaillant. Les propositions de syndicats, et des millions de gens qui sont descendus dans les rues manifester, ont été ignorées et donc, tant que nous ne serons pas entendus et qu’il n’y aura pas un réel changement par rapport à cette réforme, nous descendrons et serons présents dans les rues, la jeunesse ne se taira pas !

(Réactions et opinions recueillis par enregistrements ou copies et retranscris intégralement.

Ils n’engagent que leurs auteurs.)

 

Prise de paroles pour l'intersyndicale, 

 et d'un représentant du mouvement lycéen de Cluny.