Salle comble pour la première soirée !
Jeudi soir, le Théâtre-Scène nationale de Mâcon en partenariat avec le Département de Saône-et-Loire a accueilli la Compagnie KiloHertZ dans un spectacle singulier mêlant texte, musique live et danse contemporaine.
En 1518, dans les rues de Strasbourg, des dizaines de personnes se sont mises à danser frénétiquement, pendant plusieurs semaines, sans que l’on sache pourquoi.
Le chorégraphe et danseur Vidal Bini s’est inspiré de cet événement appelé chorémanie pour interroger le pouvoir de contamination des corps dansants.
« Ce spectacle, créé en 2022, a été inspiré d'une épidémie de danse qui s'est déroulée à Strasbourg tout un été en 1518 », indique Vidal. « Ce que je trouve de fantastique, c'est que d'une part, on ne saura jamais ce qui s'est passé et, d'autre part, je pense que la relation au corps n'a pas changé et c'est ça qui m'intéressait.
Cette pièce est issue d'un cycle de travail sur les notions d'histoire, de mémoire et d'identité. On travaille beaucoup sur documents ou sur des thématiques ancrées dans des mécanismes sociaux ou politiques. Narr, pour entrer dans la nuit est un spectacle qui croise toujours une équipe de professionnels avec un groupe de participant.e.s amateurs de danse, c'est à dire qui aiment danser.
On traverse 4 week-ends d'atelier pour s'emparer des matériaux de ce spectacle. On travaille aussi beaucoup à partir d'improvisation pendant le spectacle. Une partie de la chorégraphie est écrite mais une partie est également proposée par les interprètes du spectacle avec des règles du jeu. »
Danser, est-ce contagieux ? La danse n’est-elle pas communicative en soi ?
Les relations entre l’histoire, la mémoire et l’identité permettent d’aborder l’acceptation de l’expression du corps en mouvement dans nos sociétés.
Créée en 2009 à Strasbourg, la compagnie de danse contemporaine KiloHertZ travaille à l’hybridation des références et interroge les pratiques sociales et festives de danse.
Puisant dans différentes traditions chorégraphiques, Narr : pour entrer dans la nuit confronte des danses traditionnelles et folkloriques à des principes de composition chorégraphique contemporains et à un besoin instinctif d’expression. Danses d’exultation, hymne au plaisir d’être ensemble, les cinq interprètes, associé·e·s à seize amateur·rice·s, reviennent aux racines d’un geste viscéral.
Accompagnée de trois musiciens, cette forme performative résonne comme l’impulsion d’une épidémie de vie, joyeuse, folle et peut-être réparatrice.
Prochaine représentation vendredi 16 février à 20h au Grand Théâtre.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau