Interpellé mardi à son domicile et après 48h de garde à vue, la juge des libertés et de la détention l’avait placé sous contrôle judiciaire. Il était jugé en comparution immédiate ce vendredi après-midi. Il n'a reconnu avoir déclenché qu'un seul incendie.
Une très longue audience, de près de 4h (hors temps du délibéré) lors de laquelle le sapeur pompier volontaire, 28 ans, père de deux enfants, n’a reconnu que deux faits sur les neufs qui lui étaient reprochés, à savoir huit incendies (qui n’ont occasionné que des dégâts matériels) en centre-ville, dans le quartier Rambuteau, et une fausse alerte pour un accident de trottinette, le tout entre le 4 août et 2 octobre. Le prévenu a reconnu avoir mis le feu dans un conteneur enterré en jetant un sac de déchets enflammés à l’intérieur, ainsi que la fausse alerte pour accident de trottinette.
Pour justifier ses actes, il a fait état de difficultés financières, les interventions des pompiers étant rémunérées. Il a dit regretter et avoir pris conscience de leur gravité.
Les soupçons étaient fondés sur plusieurs achats de produits destinés à allumer des barbecues au magasin Weldom à Sancé, achats concomitants à certains incendies, sa présence à proximité des sinistres et son arrivée rapide à la caserne pour partir en intervention (c’est lui même qui donne l’alerte pour le feu de cave de l’impasse Frachet le 25 août. Il se justifiera en argumentant par le fait qu’en se rendant à la salle de sport, il voit de la fumée s’échapper d’une porte, il entre pour faire une reconnaissance, ressort et appelle les pompiers).
Le verdict a été rendu vers 20h45. Il a été relaxé pour les incendies du 4 août (feu de garage rue Rambuteau), du 27 août (feu de poubelle rue Jean Moulin) et du 29 septembre (feu de haie) et déclaré coupable des incendies du 18 août (feu de matelas rue Rambuteau), du 25 août (feu de cave impasse Frachet), du 29 août (feu d’un appartement vide dans la même co-propriété que lui), du 20 septembre (feu de conteneur rue Doyenné - c'est lui-meme qui appelle les pompiers) et du 24 septembre (feu rue Agut feu dans un appartement mis à disposition pour les manoeuvres des pompiers), ainsi que pour l’appel des pompiers pour un accident de trottinette le 2 octobre devant la pharmacie de la rue Rambuteau, accident qui n’a pas eu lieu*.
Il a été condamné à 30 mois d’emprisonnement, assortis d’un sursis probatoire de 18 mois. Il bénéficiera d’un aménagement de peine avec bracelet électronique pour les 12 mois de peine fermes. Les parties civiles (SDIS et Demeures access, promoteur immobilier propriétaire de l’appartement mis à disposition des pompiers) ont été reçues et seront indemnisées.
Il a également interdiction de paraître dans l’agglomération et ne pourra prétendre à être sapeur pompier pendant 5 ans. Il a obligation de soin et de travail.
Rodolphe Bretin
*sur place, ne constatant pas d’accident, les pompiers appellent le requérant. Sa compagne, pompier partie sur cette intervention, reconnait sa voix…