France Victimes 71 (ex-AMAVIP) tenait son assemblée générale ce mardi en fin d'après-midi à Mâcon, salle Pavillon.
Odile Berthelot, présidente, a commencé de façon inhabituelle son rapport moral en rappelant que l’association sortait d’une période difficile faite de turbulences internes : problématiques de ressources humaines, d’effectifs, de relations internes (NDLR : démission récente de la directrice), entrainant des difficultés financières et comptables. « Aujourd’hui, ces problèmes sont quasi résolus », et c’est en citant Einstein– “au milieu de toute difficulté se trouve cachée une opportunité” – que fut abordée la prise en charge des victimes.
La diminution du nombre des victimes reçues (2 501 personnes contre 3 569 en 2023, soit -30 %) masque cependant la plus grande complexité et la gravité plus grande des situations, avec des violences sur les mineur.es et les plus de 65 ans en hausse. L'accompagnement et le suivi nécessitent plusieurs entretiens, tant juridiques que psychologiques.
« Pour 2 501 victimes reçues, ce sont 11 310 entretiens qui ont été comptabilisés (contre 13 049 en 2023).
A noter que les atteintes aux personnes représentent 72 % de l'activité globale de l’association, dont plus de la moitié concerne les violences conjugales.
Sur le sujet spécifique des violences intra-familiales, 1477 victimes ont été reçues en 2024, soit une diminution de 7,80 % par rapport à 2023. Ce constat est partagé par de nombreux professionnel.les de la prise en charge des VIF. 137 d'entre elles ont bénéficié d'un suivi psychologique, qui a généré 635 entretiens (+35% par rapport à 2023).
La classification par typologie de faits est éloquente : violences sexuelles 12 % ; Violences psychologiques 18 % ; Violences physiques 64 % ; Autres infractions 6%.
Nous constatons plus particulièrement que les violences physiques représentent plus de la majorité des faits dans le cadre des VIF. Une augmentation des violences sexuelles (12 % au lieu de 4 % en 2023), dont 55% ont concerné des mineurs victimes, dans 63 % des situations il s’agit de familles avec enfants. »
La législation concernant ces mineurs a beaucoup évolué, récemment encore, (loi sur le harcèlement scolaire, âge du seuil du non-consentement, règles de prescription, nouvelles infractions, notion de victime), entrainant un changement dans les modalités de prise en charge de ces victimes et dans leurs droits. La parole se libère et la prise en charge est facilitée par les partenariats conclus avec les institutions (France victimes 71 est site pilote PAMIVI - Parcours Mineurs Victimes - depuis mai 2023).
Il faut savoir aussi que la démarche pro-active de FV71 représente une part majoritaire des premières demandes de prise en charge. En d'autres termes, la politique du « aller vers la victime avant même qu'elle ait sollicité de l'aide » porte ses fruits.
En 2024, plus de 80 % des victimes reçues ont bénéficié d'un suivi individualisé et renforcé, de la commission des faits à l'indemnisation définitive.
Pour conclure, retenons que France victimes 71 est un lieu de révélation et de libération de la parole.
Contact à Mâcon : 03 85 21 90 84 - droits.victimes.macon@francevictimes71.fr ; contact à Chalon : 03 85 90 04 42 - droits.vcitimes.chalon@francevictimes71.fr
J.-Y. Beaudot