Dans la ville préfecture, le mouvement populaire « Bloquons tout » a débuté dans l'après-midi sur l'esplanade Lamartine qui a rassemblé, au plus fort de la mobilisation, plus de 70 personnes.
Les manifestants brandissant des pancartes ont bloqué symboliquement la circulation quelques minutes en empruntant le passage piéton de l'avenue Edouard Herriot avant de s'arrêter au rond-point de l'Europe. Le cortège réduit à près d'une quarantaine de personnes a ensuite rejoint la place St-Pierre dans un esprit bon enfant.
« L'appel à se mobiliser à Mâcon est arrivé tard dans la matinée », nous a confié Manu venu de Cluny avec des collègues. Il était là aujourd'hui comme simple citoyen en colère. « On ne respecte plus le vote des citoyens, on prend aux pauvres pour donner aux riches. Je considère la nomination de Lecornu comme une provocation compte tenu de son parcours », a-t-il indiqué.
Estelle, enseignante en second degré s'est exprimée au nom de ses collègues. Elle dénonce des classes surchargées dans l'enseignement, des suppressions de poste, une dégradation des conditions de travail, notamment dans les hôpitaux. Elle appelle à une mobilisation plus large avec l'inter syndical le 18 septembre.
Quant à Jeanne, étudiante en master à Sciences Po Lyon, elle ressent beaucoup d'angoisse sur la situation en France et internationale : « On est complice de ce qui se passe dans les autres pays. Beaucoup de mes amis étudiants se sentent impuissants. Angoisse, impuissance, on se sent perdus par rapport au fait qu'il faut s'intégrer dans un système qui nous paraît injuste. Un système basé sur le patriarcat et l'exploitation des populations. »
Comme le mot d'ordre du jour de « Bloquons tout » était de payer en espèces, macon-infos est allé à la rencontre de cinq commerçants du centre-ville. Tous ont signalé que les paiements ont été réalisés pour la plupart en carte bancaire.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau