Ce lundi 2 juin, l’association L’Embobiné proposait au public de découvrir trois jeunes cinéastes mâconnaises à qui l'Embobiné consacrait une soirée : « Ces Mâconnais qui font leur cinéma ». Le Pathé Mâcon prenait donc ses couleurs de festival pour accueillir plus de 100 cinéphiles qui ont répondu présents au chaleureux appel des responsables de L’Embobiné.
Aurélie Pertsounis, la vice-présidente de l’asso, comme Samuel Réty, son trésorier adjoint, nous mettent directement dans l’ambiance de cette soirée de haut niveau cinématographique : « Pour les quarante ans de L’embobiné, cette soirée exceptionnelle entend, porter et regrouper tous les talents de Mâcon, c’est un bonheur pour nous de pouvoir présenter deux réalisatrices et une scénariste, qui par les formats différents, court métrage, documentaire, fiction, nous révèlent une puissante maîtrise artistique, mais surtout, une très profonde et émouvante sensibilité au monde d’aujourd’hui. »
Au programme et en présence active des trois jeunes Mâconnaises :
Le songe de Delphine Richer (France/Chine - 2013) V.F. - 05’45 Tel un rêve hypnopompique*.
Au son d'une respiration paisible mêlée aux bruits du village, la caméra se promène sur une scène de rue chinoise. Chacun vaque à ses occupations jusqu'à l'arrivée une jeune femme. La scène prend alors une tournure trouble teintée d'anormalité.
Le plan s'élargit finalement, révélant le décor d'un énigmatique village...
* qui concerne l'état de réveil incomplet qui fait suite au sommeil
Lève La Tête Dann Fénwar de Érika Étangsalé (France - 2021)
Jean-René est un ancien ouvrier aujourd'hui à la retraite. Il vit en France, à Mâcon, depuis son émigration de l'île de La Réunion à l'âge de 17 ans. Aujourd'hui, pour la première fois, il brise un silence et raconte à sa fille son histoire. Son récit nous dévoile des rêves et des douleurs mystérieuses qui trouvent leurs racines dans les blessures de l'histoire coloniale française. « j’exprime par ce film ce qui s’est transmis de génération en génération, hérédité, histoire, volonté, de re-fabriquer de la mémoire… »
La Fin de l'âge de fer de Chloé Chevalier et Clément Schneider (France - 02/04/2025)
L'apocalypse en found-footage (récupération de pellicules impressionnées ou de bandes vidéos dans le but de fabriquer un autre film), ou comment la fin du monde a peut-être commencé dans un laboratoire d'État, avec un groupuscule anarchiste et un mystérieux micro-organisme: le « mycélium ", capable de digérer n'importe quel métal, une vertigineuse saisie à 360° de notre époque. Une réflexion fascinante sur la façon dont les images construisent notre rapport à la catastrophe…
Car la vraie catastrophe enregistrée, ce n'est pas la dispersion du mycélium (volontairement diluée, elle laisse le soin aux existences de s'adapter), mais la parole politique mensongère et falsificatrice des différents gouvernements.
Comment la pensée libérale chérit soudain beaucoup moins la démocratie pour basculer dans des régimes autoritaires ».
Au cours de la soirée, le public a pu échanger avec les réalisatrices. Des échanges riches et d’une sensibilité partagée avec ces trois talentueuses Mâconnaises. L’Embobiné offrit un pot de l’amitié accompagné de spécialités réunionnaises.
Une fête découverte du cinéma créatif local, bravo l’Embobiné d’affirmer une nouvelle fois que pour le Cinéma aussi, les Mâconnaises ont du talent !
J.-Y. Beaudot