Communiqué de la CNL 71
Quand le mieux devient l’ennemi du bien !
Tout le monde est d’accord pour constater que dans les cités, il manque de lieu de rencontre et d’activités, qu’il faut recréer du lien et des espaces de rencontres et d’activités communes.
Dans les années 70, la loi entérinait ce constat et obligeait les bailleurs à construire des locaux dans les nouvelles cités. Ces mètres carrés sociaux étaient même financés par l’État.
Dans les cités ne disposant pas de tels locaux, la CNL a mené une bataille active qui a déterminé les bailleurs a mettre à notre disposition des logements vacants pour nous permettre de développer nos activités. Ces locaux ont parfois permis à plusieurs associations ou services sociaux d’y développer leurs services.
Mis à disposition des associations locales, ils ont permis de développer diverses activités et ont servi de lieu de rencontres diverses. Les amicales de locataires se réunissent régulièrement dans ces locaux pour mettre en œuvre leurs activités au service des locataires et lorsqu’un locataire rencontre un problème, ils peuvent le recevoir dans de bonnes conditions pour l’aider à le résoudre. Souvent, ils se sont donné les moyens d’agir en utilisant du matériel entreposé dans ces locaux communs (photocopieurs, ordinateurs, classeurs, etc.…)
Depuis 1986, la loi a créé des instances de concertation qui permettent aux associations de mieux connaître les projets des bailleurs, de donner leur avis, d’informer les locataires. Pour toute cette activité, ils se réunissent régulièrement afin de préparer ou d’assurer le suivi de cette concertation.
Construits dans les années 70, ces locaux ne sont pas équipés pour recevoir un public handicapé et c’est bien dommage mais c’est ainsi. Aujourd’hui la loi prévoit que TOUS LES LOCAUX susceptibles de recevoir du public doivent être équipés pour permettre de recevoir les personnes handicapées. Si l’intention est bonne, le résultat ne l’est pas forcément. D’une part, la conception des locaux se prêtent mal à cette adaptation et quand cela est possible, cela représente une charge financière importante que les bailleurs sociaux ont bien du mal à assumer.
Devant ce constat, les bailleurs sociaux retirent la mise à disposition de ces locaux aux associations qui n’ont plus rien pour assurer leur fonctionnement.
Une rencontre avec M. le Préfet, nous avait fait espérer une possibilité de dérogation nous permettant de pouvoir conserver ces locaux mais la réalité des dossiers nous oblige à constater que cela ne sera pas possible alors que cela se réalise plus facilement pour les locaux commerciaux.
Quand l’amélioration détruit carrément l’existant, on peut se demander si cela est un plus…
Alors que tout le monde déplore déjà les difficultés rencontrées pour maintenir en vie les associations, ce processus dit d’amélioration, les conduit inexorablement à une mort certaine et ce sont les locataires qui en pâtiront.