Communiqué
Quatre ans après le Grenelle des violences conjugales, où en est-on ?
Le 11 novembre dernier : 91ème féminicide par compagnon pour l’année 2023 ! A la même époque l’an dernier, on comptait une centaine de victimes…
Peut-on dire cependant qu’il y a une involution du nombre des féminicides depuis le Grenelle des violences conjugales, ces tables rondes organisées par le gouvernement du 3 septembre au 25 novembre 2019 afin de déterminer des mesures à prendre pour combattre efficacement les violences conjugales ? D’après la ministre chargée de l’Égalité Femmes-Hommes, Bérangère Couillard : « nous soulignons une légère baisse »
Certes, par rapport aux années précédentes, on assiste à une timide diminution du nombre de femmes tuées par leur compagnon ou leur ex, mais il y en a encore beaucoup trop ! Les chiffres sont éloquents : il y a eu 157 féminicides en 2019, 106 en 2020, 122 en 2021 et 112 en 2022… Les solutions proposées lors de ce Grenelle visaient à améliorer cette terrible situation en favorisant le signalement des cas de violence, la protection des victimes, le suivi ou la sanction des auteurs de violence, etc.
Malheureusement, il ne suffit pas de penser à ce qu'il faut faire, encore faut-il donner des moyens financiers et humains suffisants pour le faire… D’ailleurs, depuis 2019, les associations féministes ont fait le constat contraire, à savoir, par exemple, une réduction de 25% du budget alloué par l’État pour accompagner chaque femme victime de violences !
L’avocate spécialisée Violaine de Filippis dénonce également le manque de formation qui persiste chez les personnels de justice et de police sur ces questions-là : « Les classements sans suite sont systémiques parce qu’ils résultent de notre culture judiciaire », et de la mentalité sexiste de notre société patriarcale !
Ce qui explique qu’en 2022, pour 31% des victimes de féminicide, ce n’était pas la première fois qu’elles subissaient des violences dans leur foyer ; 65 % d’entre elles avaient déjà porté plainte…
Aujourd’hui, nous comprenons ce que sont les violences conjugales et les féminicides ; nous savons qui, comment, quand et où… Alors pourquoi, chaque année, encore trop de femmes subissent-elles des violences et sont parfois assassinées ?
Pour réfléchir à cette question et discuter ensemble de ce grave problème de société, l’association Femmes solidaires Mâcon propose dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes une exposition à l’espace Montrevel.
Exposition “[VIOLENCES] elles disent NON !”,
à l’espace Montrevel de Mâcon,
samedi 18 novembre, de 10 à 16 heures