En voyant ses photos, très vite j'ai pensé à Crocodile Dundee, film mythique des années 80. Dans le mille ! Laurent confirme, sa vocation est née en regardant les aventures de Mick Dundee, chasseur de crocos en Australie. Il a mis en pratique très tôt... Récit d'un aventurier, et entretien exclusif avec un homme ordinaire qui vit des expériences extra-ordinaires.
Dans le tréfonds de la jungle guyanaise, j'ai vécu une odyssée sauvage, une histoire d'exploration et de découverte qui a repoussé mes limites. Dans cet univers loin du tumulte du monde moderne, j'ai vécu des instants inoubliables, des moments de pure découverte qui ont forgé en moi un lien inébranlable avec la forêt primaire.
Laurent, Crêchois, originaire de Mâcon, est aventurier professionnel et parcours différents endroits du globe depuis plus de 25 ans. Pour la deuxième fois, il à passé 12 jours en totale autonomie et sans assistance en Amazonie. Pas de carte, pas de boussole, pas de moyen de communication.
Une expédition avec peu de matériel et peu de nourriture pour appliquer concrètement et avec profondeur ses techniques, ses connaissances et son savoir-faire en matière de survie. 12 jours sans croiser personne et confronté à la faune et à la chaleur épaisse et étouffante de la jungle.
« Voici mon récit, l'histoire d'un homme ordinaire embrassant l'extraordinaire, naviguant au cœur de l'immensité guyanaise, écoutant ses murmures secrets et respectant ses lois intransigeantes. »
Chapitre 1: L'appel de la forêt
L'appel de la forêt est un écho qui résonne à travers le temps, une pulsation primal qui trouve son écho au plus profond de nous. Pour ma part, j'ai entendu cet appel clairement, comme un doux chuchotement porté par la brise, m'incitant à m'aventurer au cœur des mystères de la jungle guyanaise.
L'enthousiasme m'a consumé dès mon arrivée, comme un feu intérieur qui brûle avec une énergie irrépressible.
Au cœur de ce vaste océan de verdure, chaque arbre, chaque cri d'oiseau, chaque bruissement de feuilles était un appel à l'exploration, à la découverte.
Mon premier campement, sous le couvert d'une épaisse végétation, a marqué le début de mon aventure véritable.
Les nuits en forêt sont une symphonie de sons inconnus, un ballet de la nature dont chaque danseur joue sa propre partition. J'étais seul, mais en même temps, j'étais entouré d'une vie foisonnante, vibrante, insouciante de ma présence.
Durant ces premières journées, j'ai appris à m'adapter à la vie de la jungle. Les repas étaient simples, faits de rations et d'eau potable filtrée de la rivière. Chaque jour, j'étais confronté à de nouveaux défis : trouver un abri, maintenir un feu, éviter les dangers inhérents à l'environnement. La jungle n'était pas seulement un lieu d'aventure, c'était aussi une salle de classe, un endroit où j'apprenais à vivre en harmonie avec elle.
Mais, au-delà des défis physiques, c'est l'immensité de la solitude qui m'a le plus touché. Seul face à l'immensité de la forêt, j'ai ressenti un mélange de respect et d'humilité. C'était une véritable introspection, une occasion de se recentrer, de se redécouvrir, et d’apprécier les richesses de ce milieu.
Chapitre 2: L'épreuve du fleuve
L'épreuve du fleuve - rien que ces mots suffisent à faire naître en moi un mélange d'excitation et d'appréhension.
Lorsque l'on vit une aventure telle que la mienne, chaque épreuve se transforme en une histoire à raconter, une énigme à résoudre, une expérience à vivre.
Naviguer sur ces criques sinueuses est un défi en soi. J'ai dû apprendre à lire les mouvements de l'eau, à anticiper les courants, à éviter les obstacles cachés sous sa surface.
Chaque jour sur l'eau était une leçon, un pas de plus vers la compréhension de cet environnement sauvage et impitoyable.
Cet épisode m'a montré à quel point la nature peut être imprévisible et dangereuse. Mais il m'a aussi montré à quel point j'étais capable de faire face à ces défis, de les surmonter avec détermination et courage.
Cette épreuve a été un chapitre important de mon aventure en Guyane, une partie intégrante de mon voyage en tant qu'aventurier professionnel.
Conclusion
Aujourd'hui, je suis de retour à Mâcon, ma ville d'origine, avec des souvenirs plein la tête et un désir encore plus grand d'explorer le monde. J'attends avec impatience ma prochaine aventure, prêt à relever de nouveaux défis, à vivre de nouvelles expériences, à raconter de nouvelles histoires. Car, après tout, c'est cela l'esprit d'un aventurier : ne jamais cesser d'explorer, de s'émerveiller, de rêver.
J'ai déjà hâte de ma prochaine expédition, de me perdre à nouveau dans l'inconnu, de ressentir l'appel du sauvage. Mais pour l'instant, je savoure le plaisir de partager mon voyage, de raconter mes histoires, d'inspirer d'autres à embrasser leur esprit d'aventure.
Je vous invite à me suivre dans mes futurs expéditions et à partager avec moi ces moments d'aventure et de découverte. Rejoignez-moi sur Instagram, vous me trouverez sous le nom @laurent_explore, puis très prochainement sous d’autres plateformes comme You-Tube. Ensemble, nous pourrons continuer à explorer ce vaste et magnifique monde qui nous entoure.
À très bientôt pour “Oser l’aventure”.
Laurent
– L'entretien –
Laurent, quand est née cette incroyable vocation pour l'aventure et la survie ?
J'ai le goût de la liberté et de l'indépendance depuis toujours, car je me débrouille depuis mon plus jeune âge, à savoir 9-10 ans. Le goût de l'aventure n'a pas tardé. À 13 ans, je suis parti pour la 1ère fois de chez moi pendant 10 jours sans demander la permission.
À 17 ans, je partais avec un copain qui avait le même état d'esprit pour Marseille avec l'idée de rejoindre Monaco en VTT. Nous voulions voir le stade vélodrome et le stade de Monaco. On l'a fait. J'ai eu un grave accident, trauma crânien, 9 points de sutures à l'arcade, mais je suis allé au bout quand même. On s'est fait voler nos sacs par négligence dans les derniers jours. Ça a été un peu compliqué pour dormir, pour manger. On y est arrivé quand même.
À 19 ans, je suis reparti avec mon copain en Mauritanie pour parcourir 2 000 km en stop. Nous avons traversé le Sénégal et le Maroc avec notre sac à dos. Puis je suis reparti faire le même périple à 20 ans, seul.
À la suite de ton « séjour » à 13 ans, tes parents n'ont pas essayé de t'enchainer ou du moins de t'avertir ?
Oui, en effet, mes parents étaient inquiets devant mes rêves et envies d'aventures (rires). Cependant mon envie d'explorer le monde et la vie était bien plus forte que leurs recommandations bienveillantes. J'ai donc "continué de sortir"...
Aujourd'hui, ils seraient fiers de moi.
As-tu des inspirateurs ?
Oh que oui ! L'envie est née très jeune en voyant le film Crocodile Dundee. Je l'ai vu et revu, des dizaines de fois. Mon truc, c'était ça. Ensuite, il y a eu Indiana Jones.
Notre modèle à tous aujourd'hui, aventuriers de France et du monde, bien vivant et bien réel, c'est Mike Horn.
T'es-tu retrouvé nez à nez avec un animal sauvage ?
Dans la forêt amazonienne, je me suis retrouvé à 20 mètres d'une attaque de caïman. La bête s'en prenait à un maïpouri pour son diner, il était 20h passés. L'attaque a eu lieu sur la berge de l'autre côté de la rivière. Il y avait une famille de maïpouri. On les a attendu hurler et fuir. On n'a pas vu le caïman mais on a bien entendu les claquements de l'eau et des mâchoires, ainsi que les os qui se brisent du maïpouri qui y est passé. C'est très impressionnant.
Question incontournable : as-tu eu peur ?
Non, je suis concentré, vigilant, je sais que je suis en milieu hostile. Je connais la forêt et ses dangers. Cette aventure est préparée. Pour l'attaque de caïman, on s'est éloigné en escaladant la berge. Le niveau de l'eau est bas à cette saison, il y a donc moyen de se mettre à l’abri.
Tu dis « on ». Cela veut dire que tu n'étais pas seul ?
Non, je pars avec mon frère qui filme et photographie. Son envie à lui, c'est de faire du filme d'aventure justement. J'assure notre survie et lui rapporte le témoignage, l’œuvre cinématographique. Il fait tout le travail de production.
Sur une photo, on te voit les pieds dans l'eau, torse nu en train de te laver. C'est surréaliste quand on sait où tu es. Ne crains-tu pas les bestioles affamées, genre pyranhas ou anaconda ?
Si bien sûr. Mais je sais où je mets les pieds. Il y a peu de profondeur, donc peu de danger. La toilette se fait la journée quand la plupart des animaux dorment. Et puis j'ai tous les sens en éveil. Je sens les choses venir. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, l'aventurier est prudent.
L'état d'esprit n'est pas la mise en danger, nous ne sommes pas des têtes brûlées prêtes à mourir. Notre premier objectif quand on part, c'est de rentrer en un seul morceau. J'ai une famille à laquelle je tiens plus que tout. Le plaisir, c'est l'exploration, la découverte, le dépassement.
Par ailleurs, l'hygiène de vie également primordiale : pas de tabac, pas d'alcool et 6 heures de sport par semaine minimum pour puiser l'énergie et la force. Marche, kickboxing, vélo, renforcement musculaire.
Sur une photo, on te voit te savonner. As-tu pensé à ton impact sur un environnement aussi vierge ?
Oui, c'est une préoccupation permanente. J'ai constaté d'ailleurs la déforestation en 4-5 ans. Ça aussi c'est impressionnant et inquiétant.
Pour ce qui me concerne, j'ai très peu de choses avec moi. Notre nourriture est en sac de congélation et ce savon est du savon de Marseille, écologique.
Quand je constate du braconnage ou des orpailleurs, j’alerte les autorités sur place. Je me rend utile chaque fois que l'occasion présente.
Tu projettes de vivre de cette passion comment ? Quel est ton plan ?
J'ai passé des diplômes et des certificats spécifiques. Je suis moniteur indépendant de survie, expert en survie et guide de randonnée, diplômé en secours d’urgence en milieux isolés.
Cette année, je me fais connaître un peu partout, je développe la communication. Et l'année prochaine, je proposerai des stages de survie, des conférences, des formations et des expéditions. Ce sera le début de la transmission.
Recueillis par Rodolphe Bretin
Retrouvez Laurent ici : @laurent_explore
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