Un challenge initié par la préfecture et la DDETS
« La lutte contre la précarité est devenue une priorité majeure », a rappelé Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire, en ouverture de la cérémonie de clôture du Grand Challenge des Solidarités ce jeudi 26 juin. Initiée par la Préfecture et la DDETS, et portée avec, le MEDEF, la CPME, les grandes associations caritatives et la communauté "Les Entreprises s’engagent", cette mobilisation originale s’est déroulée de février à avril 2025 avec un objectif clair : tisser de nouveaux liens entre entreprises, associations et acteurs publics au service des plus fragiles.
Un enjeu de taille alors que 94 % des 17 000 personnes accueillies par la Banque Alimentaire vivent sous le seuil de pauvreté. Pour Céline Lavergne, chargée de développement des territoires à la DDETS et instigatrice du projet, « l’aide alimentaire est souvent le premier pas vers la réinsertion : il fallait créer des passerelles pour mieux agir ensemble. Pousser la porte d’une association n’a rien d’évident : il n’est pas toujours simple de savoir comment aider. »
Entreprises, agents publics, associations : une dynamique collective exemplaire
Durant trois mois, plus de 40 structures ont participé au Challenge : collectes, mécénat de compétences, actions de sensibilisation, événements solidaires… chaque acteur a contribué selon ses moyens. Le Groupe Michelin et le Foyer des Avouards (établissement médico-social) ont été distingués par le prix de l’engagement. Le premier pour avoir permis à ses salariés de consacrer jusqu’à 40 heures par an au bénévolat ; le second pour avoir mobilisé 25 résidents en situation de handicap dans une collecte de vêtements, en lien avec la Croix-Rouge.
« Ce type d’initiative donne aux salariés un sentiment de fierté, celui de contribuer à un écosystème solidaire. Elle s’inscrit pleinement dans notre engagement sociétal et participe à l’attractivité de l’entreprise et du territoire », a témoigné Sascha Kettler, directeur de Michelin Blanzy.
La diversité des profils engagés a constitué la force du projet. De Novium à Eureka Intérim, en passant par So Bag, ASVN ou Hydroprocess, les formes d’engagement ont été multiples, inventives, parfois inter-structures.
« Ce challenge a démontré qu’on pouvait s’impliquer localement avec des moyens simples et concrets », a souligné le préfet. « Il a permis de créer des ponts entre ceux qui agissent au quotidien sur le terrain et ceux qui, en entreprise, cherchent à donner davantage de sens à leur activité. »
Valorisation des initiatives et partage d’expériences
La cérémonie du 26 juin a permis de mettre à l’honneur les initiatives menées, à travers un parcours thématique de neuf stands, illustrant chacun une facette de la solidarité : coopération territoriale, mécénat de compétences, accès aux droits, engagement, alimentation solidaire, lien social, ou encore RSE et biodiversité avec les ruches solidaires. Une séquence qui a permis d’entendre salariés, bénévoles et dirigeants partager leur expérience.
La remise de sept prix a symbolisé les différentes dimensions de l’engagement : le prix Ambassadeur a été attribué à Ormapost pour sa valorisation du tissu associatif local via ses réseaux de communication. Le prix de la collecte caritative a salué plusieurs entreprises, dont Aérométal, Hydroprocess et Rydge Conseil pour leurs actions concrètes impliquant les salariés (tombola, vente solidaire, collecte de produits. Le prix de la collaboration locale a mis en lumière deux coopérations remarquables entre la CCGAM, Les Ateliers Nomades et le CPIE ainsi que entre la CCEALS, le FCG et Aperam.
Un souffle collectif pour l’avenir
Le Groupe Rave, engagé depuis plusieurs années dans le mécénat logistique avec la Banque Alimentaire, a partagé son expérience : « Pour les jeunes aujourd’hui, la rémunération ne suffit plus. Ce type d’engagement crée un sentiment d’appartenance, de fierté. Cela agit directement sur l’attractivité et la fidélisation des salariés, tout en ayant un impact territorial concret ».
Mme Sophie Clément, vice-présidente à la vie associative du Conseil départemental, a salué une démarche « qui a permis à des structures de se rencontrer, à des salariés de franchir le pas du bénévolat, et à des entreprises de découvrir les vertus du mécénat de compétence. »
Même écho du côté de Mme Séverine Mercier, commissaire à la lutte contre la pauvreté : « Ce challenge est un exemple de coopération nouvelle et d’intelligence collective au service de l’inclusion. Vous avez réussi à faire quelque chose qui est difficile : accepter d’aller vers l’autre partenaire, essayer de comprendre ses préoccupations, et mobiliser une énergie collective autour d’un projet partagé, au cœur des enjeux de cohésion sociale, économiques et écologiques. »
« Quelle belle leçon de cohésion et de fraternité. Grâce à vous, nous avons vu se dessiner une autre manière d’agir ensemble. Cette aventure ne doit pas s’arrêter là : c’est un point de départ. On ira plus loin grâce à vous tous », a conclu le préfet.