Jean-Patrick Courtois est venu à la rencontre de l’association cultuelle islamique El Fath et de son président Mohammed Akhrif
C’est un déplacement dont Jean-Patrick Courtois se serait bien passé. Quelques mois après avoir apporté son soutien à la communauté turque suite au tremblement de terre du 6 février, il est allé mercredi soir à la mosquée El Fath apporté son soutien à ses amis de la communauté marocaine après le séisme du vendredi 8 septembre.
Pour l’heure, le soutien de la municipalité est moral, le maire ne souhaite pas se précipiter, ni entretenir la polémique sur l’aide éventuelle de la France « par respect pour les victimes ». Il n’entend pas confondre vitesse et précipitation juste pour se faire mousser. « Le Maroc est un grand pays qui est capable de réagir face à l’urgence. Dans un second temps viendra la reconstruction. Et si le consul du Maroc à Lyon fait appel à nous, la municipalité s’engagera », assure-t-il.
Entouré par les membres de son conseil d’administration, le président de l’association cultuelle islamique El Fath de Mâcon, Mohammed Akhrif donnait des précisions : « Près d’un million de personnes habitent dans le Haut Atlas, la région touchée est très montagneuse, difficile d’accès avec des routes toujours coupées. Des largages de nourriture ont été effectués par hélicoptère. »
Deux grands camions et un petit, fruits d’une collecte privée, partiront de Mâcon jeudi 14 septembre direction Sète pour embarquer pour Tanger. Ils seront remplis d’habits, de chaussures, de béquilles, de fauteuils roulants, de denrées non périssables, de couches et autres produits bébés, de draps, couverture et de tentes. Car le froid menace déjà dans les montagnes et il faut protéger les habitants privés de logements.
L’important aujourd’hui est réellement d’être à l’écoute des besoins locaux. « Ce sont les associations caritatives habilitées et dispersées sur place qui nous disent quoi et quand envoyer. Ce n’est la peine de faire partir des camions qui resteraient bloqués sur les routes ou à la douane. Laissons travailler les secouristes en priorité », insiste le président. « Nous n’avons pas organisé de collecte au nom de la mosquée. Il ne s’agit pas de profiter de la situation pour se faire de la pub. »
Jean-Patrick Courtois insistait : « Contrairement à ce qui a été dit, la ville de Marrakech est peu touchée matériellement. Il faut que les touristes continuent d’y aller ! Il ne faudrait pas ajouter une crise économique à ce drame humain. »
Pensée pour les Lybiens
Le maire de Mâcon et les membres de l’association cultuelle islamique terminaient leur entrevue en ayant une pensée pour les Lybiens, victime d’une catastrophe beaucoup moins médiatisée mais tout aussi terrible. Le désastre – cyclone qui a entrainé une inondation et la rupture de deux barrages - a fait des milliers de morts et de disparus, dans un pays en butte à des luttes politiques intestines et moins apte à faire face à l’urgence de la situation.
David Bessenay