Pour la 10ème édition et toujours à l’initiative de la préfecture de Saône-et-Loire, les CFA du département organisent différentes initiatives au vu du taux très élevé d’accidents chez les jeunes. Une semaine commune, mais chaque établissement reste libre de son programme.
« Pour cette année, on accueille des terminales, des CAP et des BTS seconde année » explique Isabelle Jeannet, référente sécurité routière du CFA. Les 18-34 ans sont les plus concernés par les accidents routiers. « Ils sont en effet passionnés par les voitures, passent rapidement leur permis et font partie du public vulnérable dans le jargon de la sécurité routière » poursuit Isabelle Jeannet. L’idée est qu’il y ait au moins une prise de conscience, en fin de semaine.
Programme très chargé pour le CFA de Mâcon.
Lundi avait lieu une révision du code la route. Mardi un IDSR (Intervenant Départementale de le Sécurité Routière) et ancien policier a proposé un atelier sur les addictions et la réglementation en partant d’un accident et ses répercussions sur les victimes ou l’auteur. Mercredi et toujours avec les IDSR, un escape game était organisé dans lequel une énigme était à résoudre suite à un accident. La journée de jeudi était consacrée à un tribunal. Là, quatre IDSR, Christian Panchot, Justin Favot, Bernard Berthelot, et Amar Djabrabra simulaient un procès en direct, vidéo à l’appui devant une assemblée attentive de jeunes élèves.
Cette semaine se conclura par l’intervention d’un assureur, qui expliquera les risques de rouler non-assuré, comment remplir un constat, et plein de détails importants. Le programme est véritablement riche et intéressant.
Pendant deux jours, au CFA était présent Camel Guelloul. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Camel a créé APICA (Association de prévention et d’information sur les conduites addictives) il y a plus de 20 ans, et depuis il parcourt la France pour expliquer les méfaits des drogues ou de l’alcool. Lui-même ancien toxicomane, lorsque son père est décédé, Camel avait alors 13 ans, et est parti « en cacahuète », d’après ses propres mots. « J’ai un peu moins l’impression, quand j’interviens dans un bahut, d’avoir gâché ma vie pour rien », raconte Camel.
Une de ses équipes s’occupe maintenant de tous ces jeunes habillés en kaki, comme il les décrit, qui font la manche devant les magasins. « Il faut les voir avant, les prévenir, car une fois qu’ils sont dans la rue, il est trop tard’ » poursuit-il. « Et le seul endroit où ces jeunes sont captifs, attentifs, et normalement pas trop défoncés, c’est l’école » continue l’expert en addictologie. « On en croise partout. Ici comme ailleurs. La commune qui dit qu’il n’y en a pas, n’est pas sur la même planète que nous » explique Camel qui dit apporter également son vécu aux élèves infirmiers, aux écoles de gendarmerie, à des éducateurs, à la marine nationale. « Un gamin occupé ne devrait pas avoir de problème. Par contre, un gamin inoccupé va commencer à délirer, à trainer, à changer de fréquentation. Moi je leur réapprends le B.A BA, je pense qu’on a zappé le B.A BA » conclut Camel Guelloul.
Rémy Mathuriau
Camel Guelloul en compagnie d'élèves
Les 4 IDSR en compagnie d'Isabelle Jeannet et David Rousseau le Directeur délégué du CFA