Plus connue sous le sigle SAFA 71, l’association qui était née en 1995, créée par Suzanne Gouhot, s’est petit à petit essoufflée par, entre autres, manque de membres actifs. La présidente actuelle, Fernande Clares-Saby, a fait ce constat lors de sa prise de paroles, dressant un bilan des actions de cette association ce samedi après-midi à la MJC des Blanchettes.
Je suis heureuse de vous accueillir aujourd’hui avec mon équipe à notre fête de clôture qui vient célébrer près de 28 ans d’existence sur Mâcon dont 24 années d’activités… Nous avons pu compter dans la durée sur un appui appréciable de la ville de Mâcon à travers la subvention annuelle et le financement de certaines actions…Nous avons eu aussi l’appui des adjoints successifs à la culture portant un intérêt à l’Algérie, aux liens d’amitiés et aux liens culturels entre nos deux pays liés par une histoire commune… J’ai repris la présidence de SAFA 71 en 2006, succédant à Suzanne Gouhot. Forte de mon expérience personnelle avec l’Algérie que j’ai quittée à l’âge de dix ans, à l’indépendance, je me suis attachée au fil des actions qui ont suivies à continuer à établir un pont culturel entre nos deux rives, à conforter les liens d’amitiés qui avaient été ébranlés par les sombres moments de l’histoire.
Les actions que nous avons menées durant une période qui couvre 24 années “actives” ont permis de maintenir et de développer des liens privilégiés avec l’Algérie en associant de part et d’autre des deux rives des personnes désireuses de rencontres, d’échanges culturels, de liens d’amitié qui ne demandaient qu’à s’exprimer malgré les années difficiles traversées par le peuple algérien comme on le sait.
Combien d’actions ont été menées pendant tout ce temps ? Citons alors des temps forts et inoubliables : semaine culturelle « Art et trait d’union » au Mont Saint-Vincent en 95, Femmes de la Méditerranée avec « Visages et mémoires des mains » en 97, invitations d’écrivains algériens, Abdelkader Djemai et Kerroum Achir, actions de solidarité avec l’opération « De la couleur pour les écoles d’Alger » suite aux inondations dévastatrices de novembre 2001, des livres pour les gardiens de la lecture en Algérie (romans, littérature classique, livres d’histoire, livres pour enfants…).
En 2003 « L’année de l’Algérie en France » aura permis de renouer les liens entre les deux pays alors qu’un affrontement fratricide les opposait. Dès 2019 toute l’équipe de SAFA s’est mobilisée pour proposer un programme ambitieux à Mâcon, journée de rencontre avec les acteurs de Djazaïr… Accueil d’enseignants algériens, séjours en Algérie, conférences sur divers thématiques, et un nouveau temps fort en 2010 avec la célébration de l’abeille à la médiathèque de Mâcon. Apiculture de chaque pays réunis autour de professionnels avec des techniques d’expression les plus variées telles que le cinéma, l’exposition d’arts plastiques, la poésie, la musique et la gastronomie. Cette célébration de l’abeille représentait une formidable occasion de traiter d’un sujet d’actualité toujours brûlant, à savoir le déclin des abeilles.
« Chibanis, mémoire d’exil », printemps des poètes, « Concert pour la paix et le vivre ensemble »… La liste des actions et des activités de cette association est interminable et magnifique, portée par une équipe de bénévoles motivée qui malheureusement s’est étiolée au fur et à mesure des années.
Notre association touche à sa fin, activité fortement perturbée par les aléas survenus depuis 2019 : baisse significative de notre subvention de fonctionnement, problèmes de santé de certains membres très actifs, période de pandémie qui aura mis en veilleuse la vie associative… Nous fermons la page de cette aventure humaine et fraternelle assurés des liens indéfectibles qui se sont créés avec celles et ceux qui ont œuvré pendant ces 23 ans.
Fernande Clares-Saby
Jean-Charles Boulay, de l'association “Cinémémoire", lançait la projection d’un film d’époque, « La Grande Caravane » film anthropologique, ethnologique sur le peuple touareg et les caravanes du désert, appelées taghlamt, grandes caravanes qui, entre le massif de l’Aïr et l’erg de Bilma, affrontent les sables du Ténéré.
Hervé Reynaud, représentant la municipalité, adjoint à la culture, combien concerné à plusieurs titres par le maintien des liens entre les deux pays, lui-même avec des racines allant s’ancrer dans les profondeurs de l’Afrique du Nord et de ce beau pays qu’est l’Algérie, ne pouvait que souligner les dimensions culturelles, gastronomiques et plus encore des relations profondes entre la France et le pays faisant partie du Maghreb, relations de tolérance, d’amitié et d’échange.
Se retrouver autour d’un véritable festin algérien préparé par les bénévoles de l’association, déguster le thé vert et le taboulé dans un grand moment de convivialité et d’échanges, ainsi se clôturait ce clap de fin d’une belle aventure associative mâconnaise.
MsP