Plus de 200 personnes ont assisté avec émotion à la présentation de l’historien.
La conférence qu’a tenue Franck Métrot, le responsable des archives municipales, à l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération de Mâcon, a fait salle comble.
Les Mâconnais, en préambule, avaient été invités, à visiter l’exposition organisée par les Archives, à la médiathèque. Cette expo avec une grande pertinence, retraçait la vie quotidienne de Mâcon dans ces heures les plus sombres jusqu’à sa libération.
Jean Patrick Courtois et Hervé Reynaud étaient au premier rang et visiblement satisfaits de ce vif intérêt que portent les Mâconnais à leur histoire, à ces instants exceptionnels encore bien vivants dans la mémoire collective mâconnaise.
Hervé Reynaud résume pour nous, avec beaucoup d’émotion, cet intérêt fidèle à une période pas si éloignée : « Il y a 80 ans, le 4 septembre 1944, la Ville de Mâcon était délivrée de l'occupation allemande. Ce jour tant attendu marquait la fin de plusieurs années de soumission non seulement aux armées nazies, mais également au gouvernement de Vichy que sa collaboration sans taille avec le régime hitlérien avait amené à commettre les pires crimes. Cette période sinistre avait vu des Français combattre d'autres compatriotes, au nom d'une idéologie mortifère. Car, comme souvent dans l'Histoire, certains avaient refusé la fatalité des événements et décidé de lutter pour conserver l'un des biens communs les plus précieux : la Liberté.
À Mâcon, la flamme de la Résistance, qui s'alluma dès l'été 1940, ne cessa de briller même pendant les heures les plus sombres. Et c'est cette même Résistance qui permit, en plein cœur de l'été 1944, que la cité lamartinienne soit libérée sans combat.
Aujourd'hui, les derniers témoins de cette époque ne sont plus très nombreux et bientôt, ils auront tous disparu. Aussi, il est de notre devoir de prendre le relais pour ne pas oublier. Ne pas oublier et conserver la mémoire de ceux qui, parfois au risque de leur vie, choisirent de sacrifier ce qu'ils avaient de plus cher pour que nous vivions en paix.»
Le talent érudit de Franck Métrot a touché au cœur les spectateurs, car ce voyage émouvant dans la ville des années 40, était étayé par la mise en perspective des grandes phases (1ère occupation, Mâcon sous le régime de Vichy, 2nde occupation, organisation de la résistance, les actions de la résistance, la répression une arme au service de la terreur, la fin de l’occupation allemande, la Libération de Mâcon, après la Libération) et de rares photos présentant de façon exceptionnelle la vie des Mâconnaises et des Mâconnais, dans ce quotidien entre ombres et lumières. Avec sa simplicité magistrale, le jeune historien refaisait vivre et revivre Mâcon dans une touchante et très humaine approche des évènements.
Cette perception émouvante au raz des rues et trottoirs, fut encore renforcée par le cadeau surprise de Jean-Charles Boulay, président de Ciné et Mémoire, qui présenta une de ses récentes pépites, en l’objet d’un film 8mm, que la fille de monsieur Lamour venait d’exhumer de la cave familiale. Ce film a été tourné en partie clandestinement, en caméra cachée dans la vitrine de son magasin situé à l’angle des rues Victor Hugo et Charles Rolland.
Moment de vérité exceptionnel et émouvant, où l’on saisit comme en « live » le traumatisme de ces moments de dureté (ruines fumantes de la gare…) comme de joie (défilé de l’armée de libération avec les tirailleurs sénégalais).
Merci à ces passionnés et à ceux qui ont fait surgir sous nos yeux le Mâcon d’il y a 80 ans. Moments graves et touchants, la valeur historique locale en ressort renforcée, par l’émotion encore perceptible d’une histoire porteuse de leçons et d’espoir.
Jean-Yves Beaudot