Communiqué du comité régional du tourisme
Le tourisme fluvial confirme son rôle singulier dans le paysage touristique français : une offre authentique, lente, en phase avec la tendance du slow tourisme, ancrée dans les territoires, qui séduit des clientèles en quête d’expériences immersives.
Pourtant, on note un recul non négligeable de la fréquentation pour la saison 2024.
Plusieurs facteurs ont pesé sur l’activité :
– l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), source d’annulations ou de reports de séjours, notamment en Île-de-France,
– une météo instable (printemps pluvieux, été maussade, automne agité) peu favorable aux activités nautiques,
– des crues hivernales sur la Seine,
– une inflation persistante, couplée à une conjoncture économique dégradée en Allemagne, freinant l’un des principaux marchés étrangers,
– et un contexte politique français instable incitant à la prudence, notamment pour les clientèles internationales.
Malgré cela, les ailes de saison (printemps/automne) ont été encourageantes et les professionnels espèrent capitaliser en 2025 sur la notoriété générée par les grands événements de 2024.
Plaisance locative : une offre en mutation et des défis à relever
Le segment des bateaux habitables sans permis représente un pan structurant du tourisme fluvial.
En 2024, au niveau national, 1 372 bateaux étaient disponibles à la location via 74 bases, dont 84 % opérées par des loueurs internationaux. L’activité, bien que globalement en recul (−23 % de contrats vs 2019) se démarque par son haut taux de satisfaction de la clientèle (94 %), et l’essor des courts séjours sur les week-ends.
L’offre évolue avec la montée en gamme des bateaux, un confort accru et la diversification des services. Mais les défis sont nombreux tels que l’adaptation au changement climatique (niveaux d’eau, épisodes de sécheresse ou crues), le verdissement des flottes, la fidélisation et le rajeunissement des clientèles.
En Bourgogne-Franche-Comté, la tendance est contrastée : la région reste le deuxième bassin national avec 362 bateaux offerts à la location et 5 290 contrats signés en 2024, mais subit elle aussi une baisse de fréquentation, – 27 % en cinq ans et – 4% sur un an. La clientèle est majoritairement étrangère (64 % tout comme au niveau national), mais de plus en plus de clientèles de proximité s’intéressent à la location courte durée.
Des retombées économiques non négligeables
Selon l’étude 2024, le poids économique de la plaisance locative est estimé à 109 M€ à l’échelle nationale, dont 13,6 M€ pour la Bourgogne-Franche-Comté (soit 12,5% de la part nationale). Le budget moyen d’une croisière atteint 5 000 €, dont 3 160 € de location et 1 850 € de dépenses annexes. Les retombées locales sont portées par les restaurants (36 % des dépenses), les produits locaux, les activités culturelles et les hébergements pré/post-croisière.
Croisières en paquebot, péniches-hôtels et bateaux-promenade : des dynamiques régionales à surveiller
– Croisières fluviales : malgré une baisse globale du nombre de passagers (−11 %), le bassin Rhône-Saône, incluant une partie de la Bourgogne, tire son épingle du jeu en 2024 avec +15 % de passagers transportés et +16 % de nuitées,
– Péniches-hôtels : avec 24 unités dans la région, la Bourgogne-Franche-Comté comptabilise en 2024 3 420 passagers (-25% vs 2023) et 23 160 nuitées,
– Bateaux-promenade : recul notable avec seulement 52 110 passagers en 2024 dans la région (−46 % vs 2023). Pourtant, le segment évolue vers la privatisation des bateaux, adaptés aux groupes familiaux ou amicaux.
En conclusion, malgré une année 2024 complexe, la filière fluviale confirme sa capacité à s’adapter et à rebondir. Entre montée en gamme et verdissement de la flotte et diversification des clientèles, les bases sont posées pour un rebond en 2025.
Toutefois, pour concrétiser ce potentiel, il est essentiel de continuer à renforcer l’attractivité et la visibilité de cette offre touristique, qui reste encore trop méconnue du grand public.